italiano

Diana Vivarelli a été jouée par de nombreuses compagnies, parmi lesquelles : Azimut Théâtre (Avignon, Paris, Festival Tissé-Métisse et Mauves en Noir...), Influenscènes (Théâtre du Rond -Point), A Main Levée (Italiennes de Clisson), Paq'la Lune (Theâtre Francine Vasse), Teatro Subito (Italie), Les Azimutés, Science 89...

Vous trouverez plus d' information sur ces spectacles sur le site : azimut.theatre.free.fr

Cliquez ici pour voir ses vidéos de spectacles, interviews, lectures...

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Bibliographie de Diana Vivarelli

Films docufictions (disponibles en DVD) :

Textes non publiés :

Diana Vivarelli à contribué au livre "L'auteur en première ligne, histoire et paroles des EAT" avec le texte "Vie d'auteur, ça te convient ?".


« Pour ton bien » de Diana Vivarelli

Couverture Pour ton bien

Editions SPINELLE
192 pages
Dépôt légal : mars 2024
ISBN : 978-2-37827-882-3
18 €

Editions SPINELLE
contact@editions-spinelle.com
49 rue de Ponthieu 75008 Paris
+33 (0) 1 83 62 62 56

Un récit d’une grande force, juste, actuel, avec des traits d’humour et une ligne rebelle, porté par une écriture tout à la fois concise et complexe, claire et fluide.

Ce roman, situé dans les années 1970-1980, raconte les souvenirs d’une jeune fille italienne de Bologne, indomptable et anticonformiste, depuis son adolescence jusqu’à son départ précipité à Paris. Son histoire personnelle, ses rébellions familiales, son désir d’émancipation sont étroitement mêlés à l’histoire politique de l’Italie : contestations, mode de vie alternatif, attentats terroristes, luttes féministes, années de plomb.

Être née était ma faute primordiale, ne pas suivre les conseils de ma mère un affront, mettre une mini-jupe une provocation. Socialement indigne. Ma frénésie d’indépendance m’empêchait d’adhérer à la norme.

Télécharger le dossier de presse
Voir le vidéo-clip à propos du roman

Résumé

Pour ton bien se déroule dans les années 1970-80 à Bologne, en Italie.

Inspiré de faits réels, ce roman retrace le chemin de Silvia, adolescente dans l'Italie des années 70-80, affligée d'un vitiligo, maladie rare, incurable et disgracieuse. En conflit avec sa mère suite à la séparation de ses parents, rebelle aux interdits et aux traditions, elle fait une fugue, vit dans la rue, se fait agresser sexuellement, découvre l'underground, la contreculture, les drogues, le rock.

Elle passe son bac, participe aux révoltes des étudiants de l'université de Bologne, s'engage dans le mouvement féministe, refuse la vie de couple et la maternité, vit des grands amours et des aventures sans lendemain, fonde une communauté hippie, vend de l'artisanat, est vacataire dans des écoles.

Son histoire personnelle est étroitement mêlée à l'histoire politique de son Pays, celle des années de plomb et du terrorisme, puisque elle est blessée lors de l'attentat fasciste du 2 aout 1980 à la gare de Bologne, ce qui lui laisse des cicatrices et des séquelles post-traumatiques. Ce choc, suivi par la mort de son père, la plonge dans une crise profonde et dans la consommation de drogue. Pour s'en sortir, elle décide de reconstruire sa vie ailleurs, loin des critiques de sa mère, loin d'un passé trop lourd.

Sur le chemin de la résilience, elle décide ainsi de quitter son travail, son logement et son pays.

Le ton est parfois naïf, parfois excessif, parfois drôle.
Le titre des chapitres sont des proverbes chinois.

Note d'intention de l'autrice Diana Vivarelli

Dans mon roman j'évoque l'emprise de la famille, de l'éducation, des conditionnements sociaux.
Je parle d'émancipation, de révoltes, du prix à payer pour y parvenir. Je raconte la vie tumultueuse d'une jeune fille qui, avec l'insolence de la jeunesse, refuse les rôles qu'on attend d'elle.
C'est un récit rétrospectif, c'est un roman de la mémoire collective et intime, où les faits historiques déterminent et s'entremêlent avec l'histoire personnelle, où les mouvements et les luttes de libération des femmes sont au cœur de multiples changements sociétaux.
C'est un roman qui se veut un hommage au courage des femmes, à leur détermination, à leur combat pour la liberté.
Écrire sur les femmes, argument essentiel qui traverse toute mon œuvre, qui l'articule, qui l'inspire, est essentiel, vital, il accompagne ma vie depuis mon adolescence.
Tous mes écrits, mes tournages, mes mises en scène sont empreints de l'engagement envers les femmes.
Il est indispensable d'écrire des textes qui déconstruisent les stéréotypes, développent la visibilité des femmes dans le patrimoine et dans l’histoire, contribuent à forger de nouveaux modèles, sans pour autant occulter le présent et le passé.
Les personnages féminins sont souvent négatifs, plaintifs, soumis. Trouver des textes non-discriminatoires est une gageure. Sans parler des rôles de femmes de génie, mythiques, héroïnes, résistantes... qui sont des perles encore plus rares ! C'est l'essentiel qui manque : le langage. Manque de mots, de grammaire appropriée, de modèles, de repères innovants et constructifs, manque de moyens pour créer ce langage.
Alors, ma contribution est de me battre avec mes armes pour que la société prenne en compte les indispensables évolutions de notre société.

Extrait 1

Chapitre 1

Mieux vaut allumer une chandelle que maudire l’obscurité

— Pour savoir ce que je veux, il faut que je sache ce que je ne veux pas, avais-je répondu avec aplomb à la question de mes amis : que veux-tu faire de ta vie ?

Pour la première fois de ma courte existence, j'avais eu la permission d'organiser une fête d'anniversaire dans le garage de mes parents. Je l'avais décoré, j'avais invité une vingtaine de copains, installé le tourne-disque et mes disques préférés : Santana, Neil Young, Nomadi, Jimi Hendrix, Donovan.

Mon corps sinueux était serré dans une longue robe bleu ciel à col roulé, qui valorisait mes amples déhanchements rock’n’roll sur la piste de danse.

J'étais loin de me trouver séduisante. Mon nez était trop long, ma bouche trop fine, mes poils trop foncés... Apparemment les garçons n'avaient pas les mêmes exigences et me reluquaient avec ferveur.

— Je ne veux pas travailler pour un patron, avais-je précisé avec conviction. Je ne veux pas me taire, je ne veux pas avoir des enfants et les élever. Je veux être libre et vagabonde. Je veux être institutrice, parce que c’est le plus beau métier du monde.

Je venais d'avoir seize ans. Je voulais tout de la vie, avec intensité, avidité, passion.

— Alors, Silvia, tu ne veux pas vivre à Bologne toute ta vie ? m'avait demandé ma meilleure amie.
— Je ne sais pas encore si j'aimerais vivre ici. J'aime ses ruelles moyenâgeuses, ses tours, ses arcades, son antifascisme. J'aime moins ses commerçants repus.

Et je pensais : j'aime à la folie d'y avoir rencontré Paolo.

Extrait 2

Chapitre 5, page 74

— Tu es une égoïste, tu ne penses qu'à toi, martelait-elle. Tu veux ma mort. Je veux savoir toute la vérité.

Inconcevable, ce sont mes histoires, je ne te dirai rien.

— Tes idéaux ne sont que du vent, rien de concret, rien de vrai.

Elle m’avait donné sa version des faits, elle croyait que mes problèmes se résumaient à la recherche du plaisir de la chair.

— Tu n’es pas une fille honnête, tu es une vicieuse. Tu séduis les garçons pour assouvir tes pulsions. Es-tu encore vierge, au moins ?

Voilà que ça recommençait. Elle ne voyait que le mal, le péché. Tout ce que j’avais accompli ne comptait pas. Son seul angle de vue était le danger encouru par mon ventre.

Moi, je n’ai pas peur des hommes, c’est toi qui as un problème avec l’autre sexe. Tu ne m'as pas pardonnée, tu m'as condamnée.

Elle me faisait l'effet d'un marteau-piqueur.

— Une fille honnête dit toujours la vérité. Crois-tu me faire du chantage à cause de ce que tu as fait ? Non, tu n’y arriveras pas. Je t’interdis de sortir. Tu aurais pu te retrouver enceinte.

Je veux être libre de vivre ma vie, c’est tout. J’essaye de te supporter, de me soustraire à ton influence destructrice.

Un marteau-piqueur intarissable.

— Je suis choquée par ton attitude.

Mère, tu es insupportable, tu t'acharnes sur moi. Je veux absolument me réaliser, me construire avec sincérité, seulement ainsi je pourrai être heureuse avec un homme.

Être née était ma faute primordiale, ne pas suivre les conseils de ma mère un affront, mettre une mini-jupe une provocation.

Socialement indigne. Ma frénésie d’indépendance m’empêchait d’adhérer à la norme.


« Explosion, une bombe nous attendait à la gare » de Diana Vivarelli

Couverture Explosion

Notes du Comité de sélection du répertoire des Ecrivains Associés du théâtre,
présidé par Gérard Levoyer

Voilà un texte qui prend aux tripes et ne laisse pas indifférent.
Avec sa construction plus cinématographique que théâtrale, c’est l’un des meilleurs manuscrits qui nous aient été proposés.
C’est un excellent travail et nous avons eu plaisir à le sélectionner comme un exemple d'originalité, de force et d'intelligence.
Théâtre-document ? Théâtre-dossier ? Théâtre politique assurément, pas exactement militant, mais qui multiplie les cris en produisant des preuves, des faits, des rapports.
C’est un théâtre de protestation qui utilise plusieurs langages – la fiction, le fait brut, des films et des constats sans fioritures – qui pourrait faire penser, parfois, au théâtre de Vinaver.
L’auteur pratique un théâtre qui passe sans cesse du neutre au passionné, du froid au chaud, de la sécheresse au pathétique. On sent la force d’une parole qui vient lutter contre la parole médiatique, orchestrée, manipulée, etc… La volonté d’une parole de résistance.
C’est un texte citoyen, engagé, essentiel, qui parle du passé mais qui montre du doigt notre présent, en nous soulignant à quel point l’oubli est le berceau de toutes les exactions à venir, des erreurs à reproduire.


DOSSIER DE PRESSE

Explosion, une bombe nous attendait à la gare

de Diana Vivarelli

Prix Beaumarchais SACD 2010
Sélection comité de lecture des Ecrivains Associés du Théâtre
Sélection comité de lecture de Fontenay-sous-Bois
Ré-édition du texte bilingue français-italien aux éditions L’Harmattan, décembre 2021

Promotion Explosion Éditions l'Harmattan

Equipe artistique

Conception : Diana Vivarelli
Création musicale : Vincenzo Vitiello, Francesco Morri
Films : Filippo Porcelli
Montage vidéo : Vincent Humeau, Trans-Sphère
Avec les comédiens : Jean-Luc Alliot, Willy Mancel, Alessandro Torboli
Et l'atelier de la Compagnie : Lydie Bossard, Myriam Boubli, Guillaume Diais, Sylvie Haron, Christophe Ferrier, Jessy Patron, Aude Pedrol, Christine Ronayette, Emilie Morin
Crédit photos : Vincent d’Eaubonne, Instants-de-scènes

Mise en espace et lectures 2010

Salle Cabassi. Carpi, Italie, 25 avril.
Coproduction Azimut Théâtre - Ditirambo
Salle Vasse. Nantes, 9 décembre.
Compagnie Azimut Théâtre
Espace Simone de Beauvoir. Nantes, 14 décembre.
Compagnie Azimut Théâtre

Mise en espace et lectures 2011

Salle Jamet. Nantes, 19 février.
Compagnie Azimut Théâtre
Espace Gérard Philipe. Fontenay-sous-Bois, 16 mai.
Compagnie Influenscènes
Théâtre du Rond-Point. Paris, 17 mai.
Compagnie Influenscènes
Espace Alya. Avignon, 10 juillet.
Compagnie Azimut Théâtre

spectacle Explosion – Une bombe nous attendait à la gare - photo n°1

Résumé

Entre fictions et documentaire, scènes autobiographiques et vérité historique, l’histoire de quatre amis, blessés lors de l’attentat fasciste du 2 août 1980 à la gare de Bologne. Un texte bouleversant sur la mémoire et la politique italienne des années de plomb : services secrets déviés, bandes mafieuses, groupes d’extrême droite… Les responsables matériels de l’attentat, pourtant condamnés à perpétuité, sont désormais libres. Comment est-ce possible, dans une démocratie européenne ? Qui tire les ficelles ? Et pourquoi devrions-nous oublier, faire le vide dans nos mémoires ?

Notes du Comité de lecture des Ecrivains Associés du Théâtre (EAT),
dirigé par Gérard Levoyer

« Voilà un texte qui prend aux tripes et ne laisse pas indifférent. Théâtre-document ? Théâtre-dossier ? Théâtre politique assurément, pas exactement militant, mais qui multiplie les cris en produisant des preuves, des faits, des rapports. »

spectacle Explosion – Une bombe nous attendait à la gare - photo n°2

« C’est un théâtre de protestation qui utilise plusieurs langages – la fiction, le fait brut, des films et des constats sans fioritures – qui pourrait faire penser, parfois, au théâtre de Vinaver. »
« L’auteur pratique un théâtre qui passe sans cesse du neutre au passionné, du froid au chaud, de la sécheresse au pathétique. On sent la force d’une parole qui vient lutter contre la parole médiatique, orchestrée, manipulée, etc… La volonté d’une parole de résistance. »
« C’est un texte citoyen, engagé, essentiel, qui parle du passé mais qui montre du doigt notre présent, en nous soulignant à quel point l’oubli est le berceau de toutes les exactions à venir, des erreurs à reproduire. »
« Avec sa construction plus cinématographique que théâtrale, c’est l’un des meilleurs manuscrits qui nous aient été proposés. C’est un excellent travail et nous avons eu plaisir à le sélectionner comme un exemple d'originalité, de force et d'intelligence. »

Extrait

CHŒUR : - La douleur de la blessure dans le dos, la douleur à la jambe, les bleus sur mon corps, se confondent avec la pitié et la tragédie, avec le sang et le désespoir des morts et des blessés.
J'avais une robe violette, des boucles d’oreilles de l’Equateur, un petit sac à dos, un sac avec des sandwichs et des friandises. A la gare, atmosphère de fête : on part en vacances, on plaisante et on attend tranquillement l'autocar. Nous prenons un café au bar de la gare. Des serveurs plaisantent entre eux, des touristes allemandes sont assises à une table, je les dévisage en songeant à combien il est agréable de voyager.
Dehors, assise sur mon petit sac à dos, je pense à des choses sans importance. Tout à coup, j’entends un bruit d’éclat, léger, ouaté. Je me retourne, j’entends une violente explosion et je vois tout l’immeuble se soulever dans le ciel. L'explosion, le vacarme, la bombe.

Note d’intention par Diana Vivarelli

Je suis née à Bologne, en Italie, et je fais partie des 200 blessés de l’attentat du 2 août 1980 à la gare de Bologne. 85 personnes y ont trouvé la mort, dont des citoyens français. J’avais 25 ans, je partais en Grèce avec des amis, eux aussi blessés lors de l’explosion.
Depuis plus de 20 ans, j’avais envie d’écrire cette pièce. Depuis plus de 20 ans, je n’y arrivais pas. Ma mémoire voulait refouler et non s’immerger, voulait fuir les cauchemars et les horribles souvenirs. Sans y parvenir, évidemment.
Et puis, il y a un an, mon frère m’a dit qu’il croyait à l’innocence des terroristes Francesca Mambro et Valerio Fioravanti, responsables matériels de l’attentat, jugés et condamnés par la justice après des années de procès. Leur culpabilité a été clairement établie par d’innombrables tribunaux, cours d'appel et de cassation. Luigi Ciavardini, mineur en 1980, a été condamné en 2007. Il est le seul encore en détention. Comme ses complices, il suit le scénario de professer une innocence démentie par les faits et les preuves, en gardant le silence sur les mandants et les instigateurs politiques de l’attentat.
Et mon frère n’est pas le seul à les croire innocents ! Leurs « amis » siègent désormais au gouvernement. Grâce à des campagnes médiatiques en leur faveur, orchestrées par divers groupes de pression, ils sont sortis de prison. Ni les condamnations à perpétuité, ni le fait qu’ils n’aient jamais renié leurs actes ou aidé la justice, n’ont empêché qu’ils sortent de prison. Francesca Mambro, 95 morts, 6 condamnations à perpétuité, n’a plus mis les pieds en prison depuis 2001. Elle a bénéficié d’une suspension de peine pour maternité, maternité qui dure déjà depuis huit ans. Francesca Mambro a passé en prison deux mois pour chaque mort.
Cette période, appelée « les années de plomb », compte énormément dans l’histoire italienne et dans l’histoire européenne de l’après-guerre. Pourquoi devrions nous les oublier, faire le vide dans notre mémoire ? Il suffit de regarder comment l’intolérance, l’antisémitisme et l’extrême droite refont surface. Par exemple, en France, Le Pen continue de nier les chambres à gaz, exactement pour les mêmes raisons.
A Nantes, ville qui a résisté héroïquement aux troupes d’occupation, beaucoup de monde me pose des questions sur la poussée de l’extrême droite et sur le « phénomène » Berlusconi. Les idéaux fondateurs de nos Républiques de l’après-guerre en supportent les conséquences.
Je voulais en savoir davantage. Il me fallait replonger dans les procédures judiciaires. J’ai travaillé à partir de documents réels de l’époque, des discours de commémoration, des émissions de télévision, des reportages, des interviews, des films, des sites internet…
La pièce englobe l’histoire et la politique italienne depuis la fin de la guerre jusqu’à nos jours, avec la terreur du communisme comme thèse de fond. Elle parle aussi de la montée des intégrismes de tout ordre.

spectacle Explosion – Une bombe nous attendait à la gare - photo n°3

La compagnie Azimut Théâtre

Azimut Théâtre, compagnie de création et de formation, pratique un théâtre populaire et coopératif. Tous ses spectacles sont des créations originales, inédites et contemporaines. Installée au cœur des quartiers populaires, Azimut Théâtre fait bénéficier les populations de son activité créatrice avec de multiples projets artistiques. Azimut Théâtre cherche à faire connaître et aimer les auteurs contemporains et, en particulier, Diana Vivarelli, avec qui elle mène un parcours artistique hors du commun.
La compagnie Azimut Théâtre a créé, depuis 95, une quinzaine de pièces professionnelles. La dernière création Un pavé dans la mare est un spectacle de cabaret contemporain non-conventionnel, mordant et sans concession, un antidote à la fadeur et à la morosité ambiante, une pièce portée par une parole cinglante et drôle. Lors de ses tournées, Un pavé dans la mare a rencontré un franc succès et un accueil très chaleureux du public.
Entre 1997 et 2001 la compagnie a joué des pièces « éducatives » dans la région Pays de Loire, notamment Le bouc émissaire (publiée aux Éditions de Retz) sur le préjugé racial et Ne m’oublie pas ! (Éditions du Petit Véhicule) à propos du phénomène de l’exclusion. Azimut Théâtre crée aussi des pièces engagées, humoristiques et pas dogmatiques : L’histoire du travail selon deux chômeurs (Éditions du Petit véhicule), une comédie satirique et réjouissante. Tout en stimulant la réflexion, elles restent des actes de véritable création artistique.
Azimut Théâtre a produit les docufictions écrits et réalisés par Diana Vivarelli. Ses films, qualifiés « d’originaux, rythmés, positifs, humoristiques, pas ringards » par le public et la presse, ont été tournés avec la méthode de la vidéo-forum, pratique innovante initiée par cette réalisatrice inventive. Ses films, disponibles en DVD, ont suscité l’engouement du public depuis leur sortie.

Partenaires

La création de cette pièce a été soutenue par : Espace Simone de Beauvoir, CCFI (Centre Culturel Franco-Italien, ACCOORD ville de Nantes - CSC Bellevue, Conseil Général 44, DRAC Pays de la Loire - dispositif Dynamique Espoir Banlieue, Préfecture de Loire Atlantique, Association Beaumarchais – SACD, Espace ALYA

Plus d’infos, extraits de pièces filmées : azimut.theatre.free.fr

CONTACT : Jean-Luc Alliot - tél : 06 70 87 03 18 - azimut.theatre[@]free.fr


Interview de Diana Vivarelli sur Telesanterno Italie, le 30 janvier 2022


Texte en cours d'écriture...

Je suis tombée

Je suis tombée de l’escalier
Je me suis brulée je me suis entaillée
J’ai cognée contre la porte
J’ai glissée sur le tapis
Son poing son couteau ses cris
Ses injures son mépris

Il m’a attrapée par les cheveux
Trainée par terre
Rouée de coups
Tailladée la joue
Giflée le visage
Brulée les mains

Je ne vaux rien
Je ne suis personne
J’ai peur j’ai honte
Je me cache je mens
Je ne m’aime pas
Trop grosse trop maigre trop moche

Il me dit : Tu es folle
Hystérique menteuse
Egoïste infidèle putain
Tu me fais souffrir
T’écoutes pas t’obéis jamais
Feignante putain salope putain

Sur le chemin de l’école
Ils m’ont violée
Sur le chemin de la source
Ils m’ont agressée
Sur le chemin du parc
Ils m’ont poursuivie

Pas de plainte
La police n’en veut pas
Partir mais où et les enfants
Je te retrouverai partout
Je le fais pour toi
Reste avec moi

Combien ? Une cent un milliard
Traumatisme incommunicabilité
Silence résigné modestie timidité
Regard baissé
Enfermée bâillonnée asservie
Cachant mes plaies ignorées

Quand serai-je guerrière et non soldat ?
Quand pourrais-je oublier mon sexe ?
Quand la virginité sera-elle une parure inutile ?
Quand ma nudité ne sera plus un ignoble scandale ?
Quand pourrais-je prendre en main mon destin ?
Quand aurais-je l’âge de la liberté ?

Tu as peur de lui, il est dangereux
Cache-toi avant qu’il te retrouve
Tu es terrorisée, tu le sais
Il te tuera s’il te retrouve
Tu ne sais pas où aller
Prépare avec soin ta fuite

N’attends pas, délivre-toi
Fuis, cache-toi, refuse, fait ce qui te chante
N’attends pas, aime-toi
Parle, ose, aventure-toi, n’hésite pas à tout quitter
Ta vie vaut plus que ses promesses
Marche tête haute n’aie pas honte

Oui, t’as raison, cet injuste
C’est toi la victime et lui le bourreau
Toi la proie et lui le chasseur
Toi qu’on n’écoute pas, toi dont on se moque
N’oublie pas de ne jamais les croire
T’es pas toute seule, nous marchons ensemble


Dernières volontés

Présentation

La compagnie les Envolés a sollicité des auteurs des EAT Atlantique, dont Diana Vivarelli, pour écrire de courtes pièces sur le thème des histoires de famille. Certains textes dont « Dernières volontés » ont été choisis pour les présenter en octobre 2019 au Théâtre Francine Vasse (Nantes).

Son texte devait être joué aussi le 12 mai 2020 ainsi que le 20 juin 2020 lors de « Scènes vagabondes », festival nantais dans les parcs et jardins. Malheureusement ces dates ont du être annulées à cause du confinement.

Résumé

La famille est réunie pour fêter l'anniversaire de Léa : sa mère Hélène, la grand-mère, son fils Damien, sa fille Elsa, le copain de Léa. Occasion idéale pour parler de ce qui fâche. Grand-mère reproche à ses enfants de l'avoir abandonnée dans une maison de retraite, Elsa critique ses idées rétrogrades « mariage, enfants, sacrifices et modestie », Hélène aimerait écoute et remerciements, Damien n'ose pas s'affirmer face à sa mère. Léa est la seule a ne pas subir les critiques de grand-mère, laquelle la soutien dans son choix de devenir capitaine de bateaux. Soudain dans cette ambiance surchauffée grand-mère a un malaise.

Personnages : 4 femmes, 2 hommes.

Extrait

Une salle à manger.

MÈRE -Dans cette enveloppe il y a mes volontés posthumes. J'ai écrit tout ce que vous devrez faire après ma mort.

ELSA -Tu ne seras pas là pour nous contrôler.

MÈRE -Qu'est-ce-que tu marmonnes ?

ELSA, haussant la voix -Je dis que c'est bien, maman, je m'en souviendrai.

MÈRE -Espérons-le, Elsa. Tu as toujours fais ce que tu voulais, sans égards pour personne. Je n'ai jamais pu compter sur toi, la désobéissante, la rebelle. Alors que toi, t'as toujours pu compter sur moi.

ELSA -Suivre le chemin de la religion avec mariage, enfants, sacrifices et modestie... Non merci ! Tu ne m'as pas laissé d'autres choix que la fuite, maman.

HÉLÈNE -Elle est en forme aujourd’hui.

DAMIEN -Pleine de vie.

MÈRE -Je ne vous entends pas. Parlez plus fort !

HÉLÈNE -On disait que tu vas mieux.

MÈRE -Damien, aide-moi à m’asseoir plus près du radiateur, il fait un froid de canard chez Hélène.

Damien l'aide à se relever et à marcher à petits pas.

HÉLÈNE -Il y a vingt-deux degrés, maman.

MÈRE -Avec l'âge, tout est apparence. J'ai l'air d'aller bien mais c'est une illusion. La vieillesse est un enfermement. L'âge clos, renferme, enterre. J'en ai assez de vivre. Assez de vivre là-bas, dans une prison. Ils veulent nous réduire au silence. Ils ouvrent les portes sans frapper, ils nous obligent à utiliser le fauteuil roulant pour nous parquer où ils veulent. L'infirmière est folle, elle nous assomme de médicaments. Les filles travaillent dur, elles n'ont pas le temps de parler avec nous. Je les plaints. Pas payées, pas considérées. Le patron est un ignorant, son frère médecin est un incapable qui a acheté son diplôme. Je me suis toujours trompée dans ma vie. J'ai toujours fait le mauvais choix. Au début je me plaisais dans cette maison de retraite, ensuite j'ai compris qu'ils ne pensent qu'à l'argent. Ce ne sont que des hypocrites.

DAMIEN -Et bien, maman, on peut chercher un autre établissement.

MÈRE -Les enfants ne sont d'aucune aide, d'aucun soutien. Hélène s'en fiche de tout, Elsa l’égoïste vit à Londres, Damien est un pusillanime. Tiens, ça se dégage. Damien, je préfère être assise sous les rayons de soleil.

ELSA -Enfant non désiré, enfant raté.

MÈRE -Qu'est-ce-que tu marmonnes ?

ELSA -Rien, rien...


( SUPER ) Héros de tous les Temps

Éditions Color Gang

1ère et 4ème de couverture du livre ( SUPER ) Héros de tous le Temps

Texte publié aux Éditions Color Gang
(Juin 2019)
dans le recueil ( SUPER ) Héros de tous le Temps

ISBN : 978-2-490293-10-0
14 €

Un collectif de 23 auteurs de théâtre réinvente la mythologie

Présentation de « ( SUPER ) Héros de tous le Temps »

Des héroïnes et de héros des mythologies grecques vont côtoyer des super-héroïnes du monde moderne, unis par le même désir de changer le mondeet de lutter contre les ennemmisdu bien.
Un combat que chacun mène grâce à ses pouvoirs ou par la force de sa volonté, tout en défiant, à chaque instant ses propres faiblesses.
Quinze micro-pièces écrites par les auteurs(trices) du collectif des écrivains des EAT Atlantique.

La compagnie Paq'la lune s'est emparé de certains de ces textes pour les faire vivre pendant deux soirées. La pièce de Diana "Prêts à mourir" a été jouée au Théâtre Francine Vasse (Nantes) le 15 mai 2019.

Résumé du texte de Diana Vivarelli « Prêts à mourir »

Achille affronte Hector en duel pour le plus grand plaisir de Zeus et Héra. Dans le stade les paris sont ouverts, les supporters en place, les armures glorifiées. Achille doute du destin que les dieux lui ont attribué et voudrais décider de son avenir en toute liberté.

Distribution : 3 hommes et 1 femme.

Extrait du texte de Diana Vivarelli « Prêts à mourir »

Achille. — Mon Zeus, pourquoi avoir distribué pouvoir, privilèges, richesses aux uns et misères, humiliations, adversités aux autres ? Je n’ai rien fait, mais c’est toujours ma faute. J’ai envie de sortir du scénario, relever la tête, changer de route, tout quitter. Seul, unique, vrai, épris de liberté.

Zeus. — Le héros parfait. Assez jacassé, maintenant c’est à vous de jouer. Placez-vous, le duel va commencer. Trois, deux, un... c’est parti !

Héra. — Voilà Achille qui jette son javelot. Il manque son but. Hector vacille et enfonce sa lance au centre du bouclier d’Achille. Malheureusement son bouclier ne peut être transpercé et la lance est coincée. Hector sort prestement son épée, se rue sur son ennemi. Incroyable ! Athéna, fille de Zeus et inconditionnelle supportrice d’Achille, vole à son secours et lui redonne son javelot. Achille s’en empare, vise l’armure d’Hector. Il la connaît parfaitement. C’était la sienne avant qu’Hector la prenne sur le cadavre de Patrocle. Achille l’implacable plonge la pointe de son arme dans une fente près de la gorge d’Hector.

Achille. — Je voudrais dévorer ta chair sanglante pour le mal que tu m’as fait. Je te ferai dévorer par les chiens.

Héra. — Hector tombe. Hector est agonisant. Hector est mort. Achille a gagné ! Vive Achille ! Gloire éternelle à Achille !

Zeus. — Oui, le Grec a gagné. Pour le moment. Le spectacle a été fort amusant. Achille, tu n’auras pas le temps de te réjouir de ta victoire, tu sais que ta propre fin est proche. Le combat suivant sera ton dernier, le destin en  a décidé ainsi.

Achille. — Vous êtes mauvais perdant, tricheur et insatiable.

Héra. — Tous les mortels ont un point faible. Le tien est ton franc-parler, Achille. Zeus, comme tous les hommes de pouvoir, aime les hypocrites, les flatteurs, les soumis. Les autres, il les fait disparaître.

Zeus. — Chers spectateurs-clients-consommateurs-acheteurs, vous pouvez recevoir chez vous en toute sécurité les dernières nouvelles de la guerre de Troie et acheter ces armes magiquement imprégnées de l’énergie archétypique nécessaire à vous sentir forts-courageux-légendaires-mythiques comme eux, tout en restant confortablement assis dans votre fauteuil préféré en pantoufles et pyjama. Je vous promets l’éternelle jeunesse, l’éternelle beauté, l’accomplissement de tous vos rêves grâce à une abondante panoplie d’objets très tendance, issus de la dernière technologie, vendus à des prix défiant toute concurrence, manufacturés dans les pays les plus pauvres et sous-développés.

Héra. — Achetez ces luxueux objets pour vous et pour eux. Pour vous faire plaisir.
Ouvrez votre cœur. Donnez généreusement. Donnez votre vie.
Ouvrez votre coffre. Donnez votre argent. Donnez votre vie.
Donnez, achetez, donnez, achetez, donnez, achetez…


Anita Garibaldi : Guerrillera, revoluzionaria, héroïne de deux mondes

Photo illustration pour le texte Anita Garibaldi : Guerrillera, revoluzionaria, héroïne de deux mondes

Texte de Diana Vivarelli
lu par Françoise Thyrion, Yolande Dreano et Michel Valmer
à l' occasion de « Paroles d'héroïnes du quotidien »
Mardi 29 janvier 2019 à 20h30
Salle Francine Vasse, Nantes
Commande de la Compagnie Théâtrale Science 89

Anita a fait partie de mes idéaux d'adolescente. Je rêvais d'être une femme mythique, de vivre avec ardeur le romantisme et le libéralisme révolutionnaires. Une vie de pasionaria, quelle destinée légendaire ! Giuseppe Garibaldi raconta sa vie dans son autobiographie. Elle y est décrite comme « un amalgame de deux forces élémentaires, force et courage, charme et tendresse. Audace et vigueur pour brandir son épée couplé avec le bel ovale de son visage et la douceur de ses yeux extraordinaires. ». Diana Vivarelli

Présentation de « Paroles d'héroïnes du quotidien »

Au cours de cette soirée seront interprétés les témoignages de 16 auteurs.trices de tous horizons et ayant de diverses expériences, commandés pour l’occasion. Chaque auteur.trice nous propose un voyage à travers la vie de leurs héroïnes personnelles souvent peu connues voire inconnues : une soirée émouvante autour des histoires de ces femmes à la fois singulières et banales.

Des élèves de l’Université Permanente liront les textes sous la houlette de Françoise Thyrion. Cette dernière, a commencé un travail sur les femmes et le féminisme l’année dernière. De Nantes au Croisic, en passant par Maubeuge ou Batz-sur-mer, Françoise Thyrion a rencontré des héroïnes du quotidien qui l’ont touchées et qu’elle a eu envie d’honorer.

Texte de « Anita Garibaldi : Guerrillera, revoluzionaria, héroïne de deux mondes »

ANITA -Aucun obstacle ne m’empêchera d'aller au combat, Giuseppe. Ni la grossesse, ni la malaria. Bonne cavalière et bonne tireuse, je défendrai la République armes au poing contre l'armée de Napoléon III.
GIUSEPPE -Ton front est brûlant, Anita. Tu es épuisée.
ANITA -Tous nos camarades sont à bout de forces mais les Chemises Rouges ne reculent jamais, ils se battent avec toi, avec Giuseppe Garibaldi, pour la liberté et l'émancipation.
Nous livrerons bataille aux dictateurs, aux usurpateurs, aux religieux, à tous ceux qui répandent la terreur.
GIUSEPPE -Comme tu voudras, mais...
ANITA -Mais quoi ? Qui a appris au matelot Garibaldi à être un gaucho ? Moi, la pauvre Brasilera semi-analphabète mariée de force à 15 ans.
Qui a fui pour rejoindre sur son navire l'exilé Garibaldi, condamné à mort pour insurrection ? Moi, avec l'audace de mes 19 ans.
Qui, un mois plus tard, brandissait son épée contre les Portugais ? Et ensuite en Uruguay et en Argentine ? Moi, ta compagne, qui a accouché quatre fois en faisant la révolution.
Viva la revoluzione ! Viva le Camicie Rosse !
GIUSEPPE -Ton cheval est prêt, mon impétueuse héroïne.
ANITA -Allez, mon cher cheval Diderot, montres-nous de quoi tu es capable. Diderot nous a appris qu'aucun droit n'est secondaire, aucune lutte superficielle. Dans l'Encyclopédie il nous a éclairé sur la question de la condition animale.
Giuseppe, je suis très fière que tu aies fondé à Turin la Société Protectrice des Animaux. Je suis sûre que cette idée fera son chemin. J'ai appelé mon cheval Diderot pour lui rendre hommage. Il lui ressemble beaucoup. Mon Diderot aussi aime les courses effrénées et il est insouciant du danger.
GIUSEPPE -Drôle de compliment pour le grand philosophe.
ANITA -Je sais que tu n'as pas apprécié mon sens de la dérision. Mon Diderot à la crinière sauvageonne, il n'y a qu'avec toi que je puisse discuter franchement sans les interdits imposés par le patriarcat. Sans Diderot, pas de distinction entre pratiques autoritaires et libertaires. Sans Diderot, je n'aurais pas une pensée libre, affranchie du poids des superstitions et des religions, je ne combattrais pas la tyrannie des Empires Autrichien et Français.
Merci Diderot pour nous avoir appris qu'aucun homme n'as reçu de la nature le droit de commander aux autres.
n selle, et qui aime la liberté me suive !

Anita mourut au galop le 4 août 1849 à l'âge de 28 ans, chevauchant Diderot, une septicémie lui brûlant les entrailles. Elle mourut en respirant la liberté jusqu'au dernier souffle, fauchée par sa cinquième grossesse dans les marais salants de Comacchio, près de Ravenne.
Giuseppe Garibaldi raconta sa vie dans son autobiographie. Elle y est décrite comme « un amalgame de deux forces élémentaires, force et courage, charme et tendresse. Audace et vigueur pour brandir son épée couplé avec le bel ovale de son visage et la douceur de ses yeux extraordinaires. »
Anita a fait partie de mes idéaux d'adolescente. Je rêvais d'être une femme mythique, de vivre avec ardeur le romantisme et le libéralisme révolutionnaires. Une vie de pasionaria, quelle destinée légendaire !


Dans les coulisses du Paradis

Présenté par les EAT Atlantique

Affiche du festival Un monde sans théâtre

Festival
du 23 au 25 avril 2018
Salle Francine Vasse à Nantes
Présenté par les EAT Atlantique
Parrainé par Jean-Claude Carrière

Voilà le thème choisi par les Eat-Atlantique pour le nouveau grand chantier collectif auquel Diana Vivarelli a participé avec 25 autres écrivains de l'associationen. Son texte s'intitule : "Dans les coulisses du Paradis".

Présentation de « Un monde sans théâtre »

Tous les textes des participants ont été mis en scène et joués par plusieurs compagnies du 23 au 25 avril 2018 à la salle Francine Vasse, lors du Festival littéraire du même nom.

Au programme : des représentations théâtrales, des bords de scène, des rencontres d'auteurs, des rencontres autour du texte de théâtre inter-classes, inter-établissements. Une librairie théâtrale éphémère, une rencontre interprofessionnelle sur le théâtre jeune public.

Résumé du texte de Diana Vivarelli « Dans les coulisses du Paradis »

Personnages : la foule, une femme, un homme.

Dans un futur proche le Juge Suprême d'un Pays inconnu décrète la mort du Théâtre et interdit d'en prononcer le nom. Dans les rangs de l'Assemblée des décideurs s'engagent un vif débat : le théâtre serait-il ringard et dépassé ? Peut-on tuer la parole du poète, l'art, la culture ? Peut-on vivre dans l'ignorance et le mensonge ? Une artiste en exil prend le risque de rentrer au Pays avec l'intention de sauver une société asservie. Son père craint pour sa vie mais elle, au nom de la liberté d'expression, est prête à affronter ce que les artistes ont toujours subi : prison, extermination, critiques, censure, misère.

Extrait du texte de Diana Vivarelli « Dans les coulisses du Paradis »

Le Juge Suprême décréta que le Théâtre était MORT
Interdit d'en prononcer le nom
Chahut dans la salle
La foule se déchaîna :
Vous tuez la parole du poète, la conscience, l’expérimentation, le jugement
Le monde est un T
Les rêves sont du T
L'art est dans le rue, non dans les T
Plus de création, plus de transmission, plus de partage d'expérience
L'oubli comme méthode
La haine comme résultat
L'habitude de la pensée comme règle
Tout est Culture Tout est Art
Le T est ringard dépassé
Que des effets, du formalisme
Exit troublions, fainéants, contestataires
De quoi allons-nous vivre ?
Les auteurs protestent !
Les acteurs s'indignent !
La faute à qui ?
Allez travailler
Gagnez de quoi vivre, arnaqueurs
Et nous, personnages en quête de T, à qui raconteront-nous notre histoire ?
Le T est innocent 
Libérez le T
Fini Avignon avec ses bordels, ses putains, ses maquereaux, ses réseaux
Finis les petits copains, les petits malins, les compromis, les subventions coquines
L'argent gaspillé pour monter et remonter des horreurs sans spectateurs
Assez de votre attitude élitiste
Assez les antiquités les mouettes les crânes
Emparez-vous du Renouveau !
Renoncez au Collectif, aux luttes désuètes
Apprenez la trajectoire des êtres uniques
Seuls Héros de notre univers
(Un silence)
Et voilà... Voilà comment ça s'est passé....................


Robots, Clones et Cie - Recueil de micro-pièces de science-fiction

Éditions Color Gang

Page de couverture du livre Robots, Clones et Cie

Texte publié aux Éditions Color Gang
(Juin 2017)
dans le recueil de Science-fiction Robots, Clones et Cie

ISBN : 978-2-915107-89-01
19 €

Après le succès du livre « Cabaret du Futur », un deuxième recueil de science-fiction a été publié aux Editions Color Gang en juin 2017 avec le soutien des Eat-Atlantique : « Robots, Clones et Cie »
Projet collectif autour de l’ère technologique, de la robotique, du clonage et des objets connectés, 42 auteurs de théâtre y ont participé.

Préface de Joris Mathieu

Présentation de « Robots, Clones et Cie »

42 auteurs écrivent 40 micro-pièces. 42 façons de parler de demain, d'aujourd'hui. Chaque scène a comme point de départ un thème particulier. Les thèmes seront tirés au sort parmi une liste établie. Chaque auteur se voit attribuer un thème. À charge aux auteurs d'inventer des personnages à partir de cette contrainte thématique et de dégager une proposition.

Thèmes : Robots dans l'armée, Robot et alexandrin, Robot anthropomorphe, Robots médecins, Robot acteur, L'amour et les robots, Maisons de retraite et robots, Robot dans l'industrie, Sexe et robots, Robots animaux de compagnie, Robots valets, Syndicat des robots, Droit du robot, Lois de la robotique, Les Anti-robots, Le Cyborg, Robot et piratage informatique, Clone et amour, Clones animaux, Clone de substitution, L'original et son clone, Les âges du clone, clonage thérapeutique, pilote de drone, drone espion, drone livreur, poupée connectée, montres connectées...

Toutes les saynètes ont été joués du 11 au 13 mai 2017 à la Salle Vasse lors de la soirée « L'invasion technologique. »
Chaque auteur s'est confronté à un thème spécifique pour de modules dialogués indépendants.
Textes visionnaires et prophétiques, ils ouvrent la porte au théâtre d'anticipation, aux visions singulières, en s'adressant à toutes les générations, en nous confrontant aux réels possibles.

Résumé du texte de Diana Vivarelli « SOS robot-santé, gage de sécurité »

(4 personnages)

Les robots-santé Sano et Cure sont envoyés dans un lieu inaccessible aux humains pour sauver une femme ensanglantée gisant sur un tas de pierres. Ils appellent un médecin orthopédiste afin d'obtenir confirmation du diagnostic mais ils ne sont pas d'accord avec lui sur les soins à donner. Le médecin veut leur faire exécuter certains actes qui ne sont pas prévus dans leur protocole de sécurité. Pour mener à terme l'opération chacun va devoir s'adapter, dépasser les divergences et outrepasser ses propres limites.

Extrait du texte de Diana Vivarelli « SOS robot-santé, gage de sécurité »

Pluie, vent. Nuit noire. Une femme ensanglantée gît sur un tas de pierres. Deux silhouettes humaines en blanc phosphorescent s’agenouillent près d’elle.

Sano. — Ici Sano, robot médecin chargé des soins.
Cure. — SOS robot-santé, gage de sécurité. Ici Cure, son adjoint. Nom, adresse ?
Oa, agonisant. — Rah…
Sano. — Indétectable. Répétez.
Oa. — Rah…
Cure. — Articulez.
Sano. — Not found. J’applique Phase 2. Je scanne le corps, enfin, ce qu’il en reste. Patientez. Mm… 35 entailles sur crâne, visage, mains, genoux, pieds. Portion de nez à notre droite. Main droite : 3 doigts sectionnés. Os apparent au pied gauche.
Cure. — Nez et doigts à 2,08 mètres. Je vais les ramasser immédiatement.
Oa. — Rah…
Sano. — Vos données génétiques : nom Oa Zez. Votre corps, après avoir été projeté sur plusieurs mètre, a lourdement atterri sur des pierres. Oa, vous m’entendez ? Parlez-moi, ne perdez pas connaissance.
Cure. — Phase 3. Premiers soins. Comprimé respiratoire à avalez. Un petit effort, parfait.
Sano. — Respirez, soufflez. Vaporisation de coagulant. Je recouvre de poly membrane. Mm… Pied gauche quasi détaché. Il faut l’avis de Fon l’orthopédiste.
Cure. — Phase 4. Je l’appelle. Allo, Ici robot Cure. Donnez votre code. (Silence) Indétectable, répétez, articulez.
Fon, sur écran – F-o-n.
Cure. — Patientez. OK, docteur Fon.
Sano. — Patient Oa, problème pied gauche. Le voyez-vous ?
Fon. — Oui. Je veux parler au patient.
Cure. — Oa ? Répondez à Fon.
Oa. — Rah…
Fon. — Oa, il reste de l’espoir, accrochez-vous. Vous avez la chance d’avoir été repéré très vite par notre équipe soignante. Seule l’équipe robotisée a pu approcher de l’accident. Malheureusement vous n’êtes pas la seule victime. C’est un désastre. Nous faisons le maximum pour vous sortir de là. Ca va aller. Oa ? …............


Cabaret du Futur

Éditions Color Gang

1èere et 4ème page de couverture du livre Cabaret du futur

Texte publié aux Éditions Color Gang
(Septembre 2015)
dans le recueil Cabaret du Futur, 21 auteurs de théâtre sur la planète SF

88 pages, format 12 X 20
ISBN : 978-2-915107-79-1
14 €

En vente auprès de Color Gang - Domaine de Castell de Blé - 66740 Saint-Génis-des-Fontaines

Avec le soutien des EAT Atlantique. Filiale des EAT, association nationale créée en 2000, les EAT Atlantique réunissent 18 auteurs, résidant dans les Pays de la Loire. L’association organise des lectures, des ateliers d’écriture, des rencontres et différents événements pour promouvoir les écritures théâtrales contemporaines.

Préface de Patrick Gyger

Présentation du « Cabaret du Futur »

Vingt-et-un auteurs de théâtre s’emparent des thèmes de l’anticipation (robot, conquête spatiale, drone, fin du monde, immortalité, …) et donnent leurs visions du futur.

Poétiques, comiques, politiques ou romantiques, ces vingt-et-une nouvelles théâtrales jouent avec les codes de la science-fiction.
Indépendantes les unes des autres, elles permettront à chacun de composer son propre « Cabaret du Futur ».
Des textes dialogués à lire, à dire et à jouer…

Résumé du texte de Diana Vivarelli « L’irrésistible progrès de la médecine »

Une épidémie d'anéantissement met en péril l'Humanité dans un monde où l'immortalité s'achète à crédit sur plusieurs siècles. Les rares individus rescapés du dernier déluge nanovortex ne supportent plus leur condition de survivants éternels et rêvent de devenir des Héros mortels mais libres. Les médecins Ouni et Del étudient quatre rescapés pour trouver un vaccin capable d'effacer les souvenirs de leur Passé Fini et convaincre les survivants à le tester.

Extrait du texte de Diana Vivarelli « L’irrésistible progrès de la médecine »

Ouni. – Faut trouver une solution rapide et efficace. L’épidémie d’anéantissement se propage, Del. Certains individus se suppriment volontairement.
Del. – Nous ne pouvons perdre aucun élément, Ouni. Si nous n’arrivons pas à maîtriser ce phénomène et préserver l’ensemble du groupe, l’Humanité entière risque de périr.
Ouni. – À combien s’élèvent les pertes ?
Del. – Trois cent quatorze individus ont arrêté le traitement. Des sujets plus ou moins jeunes, avec une qualité de vie satisfaisante. Leur décès a été plus rapide que prévu.
Mat. – Comme à l’Âge Séculaire Achevé, avant la disparition des utérus et la raréfaction des spermatozoïdes.
Del. – Combien de machines à féconder sont en activité, Mat ?
Mat. – Huit machines à plein régime. Très insuffisant pour maintenir la colonie intacte.
Ouni. – Alors pourquoi veulent-ils s’éteindre?
Del. – Les sujets qui approchent les deux siècles ne supportent pas le régime de substitution, tout ce qui appartient au Passé Fini leur manque, même la mort.
Ouni. – Nous avons éliminé l’inconfort des maladies, donné la vie éternelle. Préféreraient-ils agoniser dans des mouroirs, souffrir comme nos ancêtres ? Ingrats !
Mat. – Ils ont l’impression d’une vie artificielle. Ils sont marqués par l’attraction obsessionnelle pour les époques révolues, symptomatique du rejet du futur. Ils arguent une médecine omnipuissante qui les dominerait. Ils évoquent une envie de changement, de non-conformité, de chaos délibéré. Certains sujets évoquent la vie simple et naturelle d’avant, d’autres ne veulent pas travailler pour se payer une vie, d’autres encore se plaignent d’une carence de sentiments, de l’absence d’amour.
Del. – Nous ne pouvons gaspiller aucune de nos ressources. Nous ne sommes plus que cent vingt six mille huit cent six individus sur Terre. Nous pouvons faire des concessions, mais l’aspect mental et caractériel est le plus difficile à doser. Avez-vous des spécimens à étudier?
Mat. – Oui, Del. Quatre. Rescapés du déluge nanovortex de deux mille quatre-vingt-dix-huit, admis au programme de néo-robotisation, décontaminés avec les moyens de l’époque, entièrement désensibilisés. Leur corps est un amas de métamétal et de protoplastique, mais le cerveau est intact et d’origine. Faites-les entrer.


Cervantes Shakespeare « Cadavres exquis »

Éditions Les Cahiers de l'Égaré

Page de couverture du livre Cervantes Shakespear - Cadavres Exquis

Editions Les cahiers de l’Égaré
(Mai 2015)
405 pages, format 13,5 X 20,5
ISBN : 978-2-35502-052-0
18 €
egare@les4saisonsdurevest.com
Tél : 06 24 60 19 18

En vente dans les librairies ou chez le diffuseur Soleils
23 rue de Fleurus, 75006 Paris
Tel : 01 45 48 84 62

Pour 399ème anniversaire de la mort de Shakespeare et Cervantes,  40 auteurs - français, anglo-saxons, hispanisants - ont confronté, mêlé, provoqué des étranges rencontres, des coïncidences déroutantes à partir des vies, œuvres, lieux, milieux, époque, personnages, rêves et songes des deux cadavres exquis.
Diana Vivarelli dans son texte « De la réputation des immortels » imagine que Cervantes propose à Shakespeare d’écrire une dernière pièce afin d’aider les redresseurs de tort contemporain.

EXTRAIT « De la réputation des immortels »

Cervantès – Mon cher Shakespeare, nous voici de nouveau réunis, ce 23 avril, pour commémorer l'anniversaire de notre trépas. Je suis décédé huit jours avant toi, mais les errements du calendrier nous ont scellés à cette date pour l'éternité. Ma vie a été une longue imprudence, pleine de désespérance et d’amertume, mais ma mort a été pire encore. Pauvre manchot édenté que j'étais, obnubilé par des mirages trompeurs, des aventures burlesques, des rêves obstinés. J'aurais dû, comme toi, écrire des tragédies. Et en latin !

Shakespeare – Malgré mes accoutumances sédentaires et douillettes, ma vie a été un Enfer, Cervantès. La racine de mes œuvres a été l'axe du Mal. Hamlet le justicier vengeur, Othello le parano jaloux, Macbeth l'usurpateur dominé.

Cervantès - Tu es vénéré pour avoir sillonné les blessures de la tyrannie soupçonneuse, de l'infamie de la trahison, de l'âme estropiée par l'imposture. Une question me taraude pourtant : pourquoi tant de passions fatales ?

Shakespeare - Dis-toi que je n'ai pu goûter à l'amour défendu sous peine de pendaison. De ce fait, mon bonheur était de mourir et le reste était silence.

Cervantès – Je saisis par cet aveu pourquoi tu as imaginé des femmes folles, sorcières, suicidaires, des femmes  assassinées et malheureuses.

Shakespeare – Serais-je Hamlet ? Ou son pire ennemi ? L'un le spectre de l'autre ? Epuiserais-je mon inspiration dans les abîmes de mon âme ?

Cervantès – Des crimes, des guerres, des trahisons ! Ta réputation n'est plus à faire ! Tu es honoré, adulé, reconnu et, surtout, joué. Alors que moi, je n'ai même pas une tombe avec mon nom. Si nous étions en train d'œuvrer dans le bas monde, tu écrirais les discours d'un Président, pendant que moi, je serais un otage, prisonnier au Mali.

Shakespeare – La réputation est un préjugé vain et fallacieux : souvent gagnée sans mérite et perdue sans justice. La colère me submerge en voyant les critiques incapables de différencier mes pièces de celles écrites par mon entourage.

Cervantès – Quelle néfaste conjuration ! Mon sort a été encore plus funeste. J'ai failli être vendu comme esclave en Afrique, après avoir combattu des années avec les troupes espagnoles en Italie et y avoir laissé une main. J'ai été fait prisonnier et torturé. Mes tentatives d'évasion échouées, j'ai enduré cinq ans de captivité avant que la Cour d'Espagne prenne la peine de payer la rançon. Ce que tu dépeins dans tes drames, je l'ai vécu dans ma chair.

Shakespeare – Et malgré ces faits d'armes émérites, tu es considéré un poète étourdi, un rêveur entêté. Partir en guerre contre les moulins à vent, sans réfléchir aux faits, mène à l'aveuglement.


« Diderot [didʁo] pour tout savoir »

Page de couverture du livre Diderot pour tout savoir de Diana Vivarelli

Editions Les cahiers de l’Égaré (septembre 2013)
176 pages, format 13,5 X 20,5 - ISBN : 978-2-35502-042-1 - 18 €
egare@les4saisonsdurevest.com – Tél : 06 24 60 19 18

En vente dans les librairies ou chez le diffuseur Soleils
23 rue de Fleurus, 75006 Paris - Tel : 01 45 48 84 62

- Diderot conteur ou Les Deux Amis de Bourbonne de Michèle Albo
- Diderot à contre-pied de Grégoire Aubert
- Lettre de Johann Joachim Winckelmann
- Denis, grand fou de Michel Azama
- Esprit des ténèbres de Jean-Michel Baudouin
- Ecic n’set aps nu ocnet d’Albertine Benedetto
- La dernière année de Denis Diderot ne fut pas très heureuse de Gilles Cailleau
- Les droits précaires de l’homme de François Carassan
- Requiem pour un philosophe… de Malika-Sandrine Charlemagne
- À Sophie pour la vie de Dominique Chrissoulis
- Une lettre inédite de Denis Diderot à Sophie Volland de Gilles Desnots
- L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert résumée en 26 tweets alphabétiques pour les jeunes et les malentendants du Docteur Valentin G. Duchmoll
- Rencontre de monsieur Denis D. et madame Christine B. de René Escudié
- La lettre d’Anne-Pascale Patris
- Le paradoxe du public de René Pillot
- Mille mots pour Diderot de Robert Prosperini
- La Diderot de Jom Roniger et Pauline Tanon
- Abécédaire de Denis Diderot par moi-même Françoise Thyrion
- De vous à moi. Rêve de Mirabelle - Mirabilia Volland de Michel Valmer
- Fontange des Souleurs de Danielle Vioux
- Mon unique consolation de Diana Vivarelli
- La rencontre du paradoxe de Claudine Vuillermet

Présentation

Projet initié par les EAT Méditerranée, Les 4 Saisons d’ailleurs, Les Cahiers de l’Égaré, soutenu par les EAT (Écrivains Associés du Théâtre) et la SACD

Trente-six écrivains se confrontent à la diversité et modernité des écritures de Diderot avec des textes de 1000 mots. Ils se demandent en quoi il éclaire ou peut éclairer notre monde, notre temps, nos mœurs, nos aigreurs, nos peurs, nos récentes percées scientifiques, nos vieilles spéculations métaphysiques. Comme lui ou contre lui ou toute autre attitude, posture en rapport à lui, ils s’essaient à des voies nouvelles. Ils font commentaire, diversion, digression, mettent en abyme, réfutent, confrontent, se démarquent, se mettent en jeu.

EXTRAIT du texte de Diana Vivarelli « Mon unique consolation »

Secret du dimanche :
N’en parle à personne
Oublie qui tu es
D’où tu viens
N’accuse personne
Ne pense pas, ne parle pas, obéis
N’attends aucune aide
Accroche-toi à ce qui te reste

Secret du lundi :
Ne renie jamais qui tu es
Ne te résigne pas
N’oublie jamais - jamais - jamais - de cacher ton seul réconfort
Vingt-deux pages arrachées jaunies écrites par… Doni Didarot
Non. Danis Didirott
Non. Denis Diderot, c’est ça !
Denis Diderot trouvé derrière une planche sous le trou de la fenêtre
Denis Diderot a désobéi au Grand Mollah ?


Contribution de Diana Vivarelli à la revue Cosmopolis : revue de Philosophie et Théorie Politique
dirigée par Vincenzo Sorrentino - Département de Sciences Politiques - Université de Perugia

Revue Cosmopolis

Théâtre de mémoire et engagement : les auteurs peuvent-ils abandonner la mémoire, oublier d'être témoins du monde ?

Je fais partie des victimes de l'attentat terroriste d'extrême droite du 2 aout à la gare de Bologne, où 85 personnes ont trouvé la morts et 218 on été blessés. J'ai écrit une pièce de théâtre autobiographique, en italien et en français, sur cet horrible massacre trente ans après les faits : "Explosion, une bombe nous attendait à la gare", pièce pour laquelle je suis lauréate de la bourse Beaumarchais-Sacd.
L'expérience de l'écriture de cette pièce, entre rejet et nécessité, a été pour moi le moyen de replonger dans l'histoire de mon pays et de comprendre à quel point cette histoire m'a transformée. Il est rare que des victimes osent soutenir le regard des autres en donnant sa propre version des faits, puisque le propre du traumatisme est bien l'incommunicabilité, le silence. Parler implique d’exposer ses plaies béantes au regard des autres.
Il faut un but précis et une détermination sans faille pour y parvenir, souvent la recherche de la justice, de la vérité et le devoir de mémoire.

CHŒUR - La douleur de la blessure dans le dos, la douleur à la jambe, les bleus sur mon corps se confondent avec la pitié et la tragédie, avec le sang et le désespoir des morts et des blessés. J'avais une robe violette, des boucles d’oreilles de l’Equateur, un petit sac à dos, un sac avec des sandwichs et des friandises. A la gare atmosphère de fête : on part en vacances, on plaisante et on attend tranquillement l'autocar. Nous prenons un café au bar de la gare.
Les serveurs plaisantent entre eux, des touristes allemandes sont assises à une table, je les dévisage en songeant à combien il est agréable de voyager. Dehors, assise sur mon petit sac à dos, je pense à des choses sans importance. Tout à coup j’entends un bruit d’éclat, léger, ouaté. Je me retourne, j’entends une violente explosion et je vois l’immeuble entier se soulever dans le ciel. L'explosion, le vacarme, la bombe.

CORO -Il dolore alla ferita sul dorso, il dolore alla gamba, i lividi sul corpo si confondono con la pietà e la tragedia, col sangue e la disperazione dei morti e dei feriti. Avevo un vestito viola, degli orecchini equadoriani, uno zainetto, un sacco coi panini e i dolcetti. In stazione atmosfera di festa : si parte per le ferie, si scherza e si attende tranquillamente la corriera.
Prendiamo un caffé al bar della stazione. I camerieri scherzano fra loro, delle turiste tedesche siedono a un tavolo, le guardo pensando come è piacevole viaggiare. Fuori, seduta sul mio piccolo zaino, penso a delle cose senza importanza. Ad un tratto sento un scoppio leggero, ovattato. Mi giro, sento una violenta esplosione e vedo l’intero edificio sollevarsi nel cielo. L’esplosione, il boato, la bomba.

Extraits de la pièce « Explosion, une bombe nous attendait à la gare », éditions l’Harmattan, décembre 2021

La plupart de la presse italienne parle de la commémoration de l’attentat avec victimisation, comme s’il fallait expier et souffrir en silence, avec « dignité ». Assez des questions des journalistes du style : quel souvenir avez-vous de ce jour ? Je préférerais qu’ils me demandent : vous voulez quoi, vous avez eu quoi, vous pensez quoi ? Les pleurs font vendre, mais pendant qu’on pleure, on ne pense pas.
Au lieu de faire pleurer, je voulais prendre la parole, répondre aux assassins qui trônent dans la presse. Au lieu de montrer les responsables comme des héros (héros du fascisme, héros de la dictature ?) je voulais faire résonner la parole des victimes, patriotes morts pour la démocratie, héros malgré eux, tombés comme les résistants, pour la liberté.
Pour éviter la manipulation de l’histoire, de mon histoire personnelle reliée à celle de ma ville et à celle des citoyens du monde entier, il fallait que je dépasse ma peur.
Les survivants des attentats, des camps, les rescapés de guerre se sentent coupables de s’en être sortis vivants.  J’ai intériorisé ce sentiment de culpabilité. Que je le veuille ou pas, je devais savoir. Il me fallait replonger dans l’histoire afin de garder la fierté de mon passé.
Pour que cela ne recommence jamais. Ne plus cacher un passé trouble et choquant m’a aidé à dépasser la terreur irrationnelle, les cauchemars incompréhensibles que parfois m’assaillent la nuit. On n’efface pas le passé, on le refoule, on le repousse.
Les attentats sont une menace collective donc ils construisent une mémoire collective. Je ne suis plus seule quand des spectateurs écoutent ma parole. Mémoire privée et collective se rejoignent. La société construit la mémoire et la mémoire construit la société.
L’association des victimes de l’attentat a donné beaucoup d’importance à la construction d’une culture de mémoire par la production d’œuvres musicales (concours international de composition), de théâtre (Dario Fo et Franca Rame, Antigone dans la ville), de films (projet Nowhere de Filippo Porcelli), de livres, poésies, de symboles (l’horloge de Bologne arrêté à 10h25).
Une phrase essentiel de son président a renforcé ma détermination : transformer un message de mort et de peur en symbole de vie et de créativité.

SILVIA –Cette expérience m’a changé, elle m’a aussi appris beaucoup de choses. J’ai appris à me méfier des apparences, j’ai appris à ne pas juger sans connaître l’autre côté du miroir.
CARLO –J’ai appris à ne pas m’arrêter devant les difficultés, à persévérer.
PIERRE -J’ai appris que le vrai et le faux peuvent s’entremêler, que nous pouvons dépasser l’horreur en le transformant en pulsion créative. J’ai appris à garder la mémoire vivante pour les générations futures.
MICHEL -J’ai appris à regarder mon passé en face, à ne pas en avoir peur. J’ai appris que cette histoire nous concerne tous, parce qu’elle est en rapport direct avec la politique française et européenne.
SILVIA -A Nantes, ville qui résista héroïquement aux troupes d’occupation, beaucoup de monde me pose des questions sur la poussée de l’extrême droite, sur le phénomène Berlusconi et à ses répercussions sur les idéaux fondateurs de nos Républiques de l’après-guerre.
SILVANA – Les fascistes redressent la tête, se mobilisent dans les stades, dans les rues, siègent au gouvernement. Résultat : le racisme se banalise, les discriminations sont monnaie courante, des milices se mobilisent pour chasser les étrangers et réprimer ceux qui dérangent, qui protestent, qui osent s’opposer.
SILVIA -Le patriotisme se transforme en chauvinisme.
PIERRE -L’histoire nous a montré où cela a mené le monde !
CARLO – Ma mère, qui n’a pas fréquenté l’école publique mais l’école de la Résistance, disait que le fascisme naît du je-m’en-foutisme, prospère sur la misère et s’ancre dans l’ignorance.

SILVIA - Quest'esperienza mi ha cambiata, mi ha anche insegnato molte cose. Ho imparato a diffidare delle apparenze, ho imparato a non giudicare senza conoscere il lato nascosto dei fatti.
CARLO -Ho imparato a non fermarmi di fronte alle difficoltà, a perseverare.
PIERRE -Ho imparato che la verità e il falso possono mescolarsi, che possiamo superare l'orrore trasformandolo in impulso creativo. Ho imparato a conservare la memoria viva per le generazioni future.
MICHEL -Ho imparato a guardare il passato in faccia, a non averne paura. Ho imparato che questa storia ci riguarda tutti, perché è in relazione diretta con la politica francese ed europea.
SILVIA –A Nantes, città che resistette eroicamente alle truppe d’occupazione, molta gente mi fa domande sulla crescita dell’estrema destra, sul fenomeno Berlusconi e alle sue ripercussioni sugli ideali fondatori delle Repubbliche del dopoguerra.
SILVANA –I fascisti rialzano la testa, si mobilitano negli stadi, nelle strade, stanno al governo. Risultato : il razzismo si banalizza, le discriminazioni sono all’ordine del giorno, si formano milizie per scacciare gli stranieri e reprimere coloro che disturbano, che protestano, che osano opporsi.
SILVIA -Il patriottismo si trasforma in sciovinismo.
PIERRE -La storia ci ha insegnato dove tutto questo ha condotto il mondo !
CARLO -Mia mamma, che non ha frequentato la scuola statale ma la scuola della Resistenza, diceva che il fascismo nasce dal menefreghismo, prospera sulla miseria e si ancora nell'ignoranza.

Extraits de la pièce « Explosion, une bombe nous attendait à la gare », éditions l’Harmattan, décembre 2021

La question de mon engagement dans un processus de transmission du langage écrit et représenté renvoie à deux déterminations. Première exigence : la cohérence avec mon parcours artistique, le devoir social et moral de l’artiste, sa place dans la société, ma position contre le danger d’un aplatissement général, d’où l’imagination serait bannie. Deuxième exigence : le langage comme message, comme mythe, comme sémiologie qui transforme la culture en nature universelle, le rapport entre la forme et le concept. Comme l’affirme Roland Barthes, le signifiant opère en dehors d’écrits les plus éloignés de la littérature, tel qu’ils sont les faits d’actualité.
Cet engagement renvoie à la notion même du statut d’écrivain : est-ce que nous devons encore nous défendre de la prolétarisation de l’écrivain face à un statut prestigieux ? Est-ce que l’œuvre d’un écrivain naît de la vocation ou bien d’un choix délibéré ? Sommes-nous écrivains par vocation ou par choix ? La vocation est à l’abri du prosaïsme, elle ne peut s’arrêter ou se dégrader. Le choix détermine la responsabilité de choisir un contenu plutôt qu’un autre, une forme plutôt qu’une autre.
Pirandello nous dit que l’art c’est la vie, et que quiconque prétend faire sortir la beauté d’une formule, se trompe. Dario Fo insiste sur la responsabilité des intellectuels sur la création culturelle. Je défends le même point de vue : il est essentiel de redonner à la culture populaire la considération qui lui est due.
A l'origine, à l'aube de l'humanité, le théâtre était tout simplement un langage, ensuite il est devenu une œuvre et maintenant il est une marchandise. Je voudrais qu’il redevienne un langage, une communication entre le gens et le monde. Comme l’affirme Dario Fo, le théâtre est l’écho de la parole du peuple, il est la voix la plus ancienne du peuple.
Le théâtre nécessite surtout de moyens humains. Tout se fait avec le corps et la parole. C’est pour cela que le théâtre est traditionnellement un moyen d‘expression culturel du peuple. Aujourd’hui le peuple dans les quartiers (comme on se plait à les nommer)  est comme le paysan face aux grandes firmes industrielles. C’est lui qui produit, c’est lui qui est exploité.
Le théâtre populaire est l’expression de ce besoin de culture, besoin nié par une culture laissée à l’abandon, une culture refusée aux peuples. On oublie souvent que la culture nait dans les banlieues les plus pauvres, pour être ensuite exportée vers les plus riches. Le jazz est né dans les ghettos, la musique lyrique dans les bas-fonds napolitains, le rap dans les banlieues américaines, les théâtres de rues dans les squats…
Et que devient-elle cette richesse culturelle ? Par manque de moyens, de considération, de soutien, de force, tout ce bagage artistique est exploité par les « possédants ». Dans les quartiers nait la tendance, la mode, la culture du futur. Parce que ceci demande un effort surhumain, une énergie incroyable, du temps donné sans compter, en dehors du temps travaillé et de la rentabilité.
Il est évident que tout lieu socialement oublié - prison, hôpital, école -  doit être investi par un projet artistique : toute personne doit pouvoir accéder à l'expression artistique, dans toute catégorie sociale, qu'il soit prisonnier, malade, fou, privé du travail... Mais ceci ne suffit pas. Il faut encore que leur travail jouisse de la considération  qui est donnée à l'art "noble".
Ils nous donnent une leçon de courage, de morale et de droit : malgré ce qu’ils endurent malgré l’inconfort, les locaux exigus, le manque chronique d’argent, et bien, ils continuent de créer de produire, de « se bouger. » D’où vient-elle tant d’énergie ? C’est le sursaut du naufragé, qui rame sur son radeau parce qu’il voit au loin se profiler la côte. Malgré l’épuisement, il veut survivre. Il ne sait pas ce qui l’attend, mais vaut mieux l’incertitude qu’une mort certaine. Il est content de ramer comme un fou, parce qu’il ne veut pas sombrer. Sur la rive, ils l’attendent, sur la rive ils vont lui donner à manger, une couverture et… le renvoyer à la mer. D’où il reviendra peut être avec d’autres intentions.

Depuis la fin de la guerre il y a eu en Italie quatorze attentats terroristes, avec un nombre effrayant de morts et de blessés. Les coupables n’ont jamais payé. A aucun moment, pour aucun attentat, on a atteint les mandants et instigateurs politiques.
Tout cela veut dire : vous devez oublier. Vous devez oublier toute l'histoire, passée, présente et future. Vous devez oublier votre histoire, laisser un espace vide dans vos têtes, vivre dans l'amnésie.
Vivre sans mémoire permet de recommencer à l'infini la même histoire, de continuer à revivre les mêmes traumatismes, comme si de rien n’était. Vivre sans mémoire signifie manipuler l'opinion pour nous faire croire que les terroristes sont des héros romantiques. Vivre sans mémoire signifie permettre que ce soient les terroristes les seuls dépositaires de la vérité et de la mémoire historique des années de plomb.
La mémoire est notre racine, notre graine, elle est la condition pour bâtir le futur. Sans mémoire, le futur n'existe pas, le passé n'existe pas, notre identité n'existe pas.

In Italia, dal dopoguerra ad oggi, sono state compiute quattordici stragi con un numero spaventoso di morti e feriti. I colpevoli non hanno mai pagato. Di nessuna di esse si è arrivati a colpire mandanti e ispiratori politici.
Tutto ciò vuol dire : dovete dimenticare. Dovete dimenticare tutta la storia, passata, presente e futura. Dovete dimenticare la storia, lasciare uno spazio vuoto nella mente, vivere nell’amnesia.
Vivere senza ricordi permette di ricominciare all’infinito la stessa storia, di continuare a rivivere gli stessi traumi, come se niente fosse. Vivere senza memoria significa manipolare l’opinione per farci credere che i terroristi siano degli eroi romantici.
Vivere senza memoria significa permettere che siano i terroristi i soli depositari della verità e della memoria storica degli anni di piombo.
La memoria è la nostra radice, il nostro seme, è la condizione per costruire il futuro. Senza memoria, il futuro non esiste, il passato non esiste, la nostra identità non esiste.

Extraits de la pièce « Explosion, une bombe nous attendait à la gare », éditions l’Harmattan, décembre 2021

Les terroristes, les poseurs de bombes, après avoir donné la mort, après avoir volé des vies, veulent s’approprier des cadavres de leurs victimes. Prédateurs qui considèrent la victime un butin de chasse, une proie à dévorer, ils disent avoir le droit de tuer.
L’objectif affiché est de réécrire l’histoire, d’effacer les traces de leur ignominie, de leur lâcheté, de renforcer le mythe fasciste du héros désintéressé, animé par des nobles sentiments.
Pour les combattre il faut s’inspirer des luttes d’émancipation des femmes. Il faudrait que nous, les victimes, arrêtions de croire que si on est bons, dignes, posés, il nous laisserons tranquilles. Le problème n’est pas ce que l’on dit ou pas, le problème n’est pas la femme qui désobéit, le problème est l’homme qui la veut soumise. L’homme qui la frappe veut lui enlever dignité et la réduire à une pauvre chose. Les mêmes méthodes sont utilisées par les fascistes. Pour les combattre, il faut s’investir dans un théâtre d’engagement : le théâtre populaire a toujours permis de participer à la vie de la cité par le langage et par l'action, il permet la représentation de la réalité et par cela  la réflexion et la projection dans le futur. Comme disait Roland Barthes : il provoque une véritable émotion politique. 
Il faut veiller à éviter une attitude élitiste : la diffusion du savoir, le partage des connaissances, l'échange dans la création doivent être une priorité et non un avilissement.

GENERAL - Mes chères victimes - je peux vous appeler ainsi, n’est-ce pas ? - l'épreuve à été rude mais je vous assure que l’Histoire  - avec un grand H – l’Histoire ne vous oubliera pas ! Que représentent-ils en effet, quelques dizaines de cadavres, quelques centaines de blessés face à la menace qui nous guette, face au destin de notre Patrie ? Détails ! Broutilles ! Me juger, moi, me condamner, moi, le serviteur fidèle, l'exécutant scrupuleux ! C’est pour vous, chers messieurs, chères mesdames et mesdemoiselles, qu'on travaille dans le plus grand secret, pour assurer votre sécurité, votre prospérité, pour vous assurer un avenir radieux et confortable, pour vous laisser dormir tranquilles. Pour vous garantir ordre et sécurité. Je vous demande : qui ? Qui d’autre pouvait mener un combat sans merci contre les ennemis de notre patrie, les anarchistes, les terroristes, les déviationnistes ? Vous voulez un meilleur pouvoir d’achat, vous voulez travailler moins, vous voulez la tranquillité sans vous salir les mains ! Et bien, tout cela se paie. Notre bien-être coûte des bouts de corps humains, hommes, femmes, enfants, notre bien-être nécessite des gens comme moi, prêts à travailler dans le noir et le silence. (…) Un tribunal n'est rien sans preuves et les preuves que vous cherchez sont classées secret d'Etat. La justice ne tient qu'à un fil. Si vous essayer de couper ce fil, je vous empêcherai de le faire. Pour le bien de notre communauté.

GENERALE - Mie care vittime - posso chiamarvi così, no ? - la prova è stata dura ma vi garantisco che la Storia – la grande Storia - non vi dimenticherà ! A dire il vero, cosa rappresentano qualche decina di cadaveri, qualche centinaio di feriti, di fronte alla minaccia che incombe, di fronte al destino della nostra Patria ? Dettagli ! Banalità ! Giudicarmi, condannarmi, io, il servo fedele, l’esecutore scrupoloso ! È per voi, cari signori, care signore e signorine, che lavoriamo nel più gran segreto, per garantire la vostra sicurezza, la vostra prosperità, per garantirvi un futuro radioso e confortevole, per lasciarvi dormire tranquilli. Per garantirvi ordine e sicurezza. Chi, dico io ? Chi altro poteva condurre una lotta senza tregua contro i nemici della nostra patria, gli anarchici, i terroristi, i deviazionisti ? Volete un migliore potere d'acquisto, volete lavorare meno, volete la pace senza sporcarvi le mani ! Ebbene, tutto ciò si paga. Il nostro benessere costa dei pezzi di corpo umano, uomini, donne, bambini, il nostro benessere richiede gente come me, pronta a lavorare nel buio e nel silenzio. (...) Un tribunale non è nulla senza prove e le prove che cercate sono classificate segreto di Stato. La giustizia è appesa a un filo. Provate a tagliare questo filo, io vi impediró di farlo. Per il nostro bene comune.

Extraits de la pièce « Explosion, une bombe nous attendait à la gare », éditions l’Harmattan, décembre 2021

L’engagement par le théâtre ne fait que renouer avec une longue tradition : Molière, à son époque, ne faisait pas autre chose que dénoncer les travers de ses contemporains.
Le pouvoir en place a souvent craint le pouvoir illimité de la parole engagée depuis la scène de théâtre : « Le pouvoir  veut apprendre au public à ne jamais avoir un esprit critique, pour nous rendre tous avec un cerveau plat, sans imagination. » (Fabulazzo, Dario Fo)
La liberté de créer et de choisir ses images est le premier droit des peuples à créer son identité culturelle, parce qu’une société qui abandonne à d’autres ses moyens de représentations est une société asservie. La représentation de la réalité permet la réflexion et la projection dans le futur. Pour B. Brecht « l’action sur le spectateur le renvoie à l’action, à la praxis » et « la dialectique est l’aiguillon de la contradiction ». Si on enlève la culture à un peuple, on lui enlève toute possibilité d’évolution, on le condamne à la disparition, à l’oubli. Lorsque l’on considère les êtres humains comme un produit, il est plus facile de manipuler et de faire accepter l’inacceptable.
Aujourd’hui encore des écrivains comme Roberto Saviano sont condamné à mort, sont obligés de vivre caché, entouré par des gardes du corps. « Une parole qui est sentinelle, témoin », écrit Roberto dans son roman Gomorra.
Une parole qui brise la peur, voilà la valeur du théâtre de mémoire.

Diana Vivarelli, 20 juin 2012


Eventaire d’ailleurs

Trente ans après l’attentat de Bologne, Diana Vivarelli écrit et témoigne
Née à Bologne, installée à Nantes depuis près de vingt ans, adhérente de la toute récente filiale Atlantique des EAT (écrivains associés du théâtre), Diana Vivarelli y crée, en 1995, la compagnie Azimut, théâtre «coopératif» mélangeant les genres et les comédiens, professionnels et amateurs. En 2003, elle invente le «vidéo-forum», forme qui donne naissance à trois «docus-fictions». Montée sur les planches dès l’âge de six ans, ayant fréquenté le Living Theatre et Dario Fo, Diana Vivarelli n’a cessé de vouer sa vie à l’art dramatique avec des partis pris déterminés pour le féminisme et la dénonciation des injustices… humaines.
Sa pièce inédite Explosion, une bombe nous attendait à la gare a reçu le prix Beaumarchais-Sacd 2010, sélection du comité de lecture des EAT. Elle a été lue dans une version pupitre de et par Jean-Luc Paliès – production EAT-Influenscènes – le 16 mai à Fontenay-sous-Bois dans le cadre des Lundis inédits et le 17 mai à Paris dans le cadre des Mardis Midis.
Le 2 août 1980, Diana Vivarelli, 25 ans, compte parmi les deux cents blessés de l’attentat à la gare de Bologne. Quatre-vingt-cinq personnes y trouvent la mort, dont des citoyens français. Il a fallu quelque trente ans pour que cette autrice présentée par ceux qui la connaissent comme passionnée, inépuisable, engagée et rebelle, trouve la force d’écrire ce texte, dans le style du théâtre-réalité. Sa pièce balaie l’histoire et la politique italiennes depuis la fin de la guerre jusqu’à nos jours, avec le terrorisme pour thèse de fond ; elle évoque encore la montée des intégrismes de tous ordres. azimut.theatre.free.fr

Bernard BRETONNIÈRE – « Eventaire d’ailleurs » revue de la médiathèque Hermeland de Saint-Herblain


Enregistrements vidéo et sonores de la pièce consultables sur : Youtube et azimut.theatre.free.fr


Marilyn Après Tout

aux éditions Cahiers de l'égaré

Page de couverture du livre Marilyn Après Tout

18 femmes, 18 hommes de 17 à 71 ans ont écrit en français, américain, russe, arabe, bulgare, italien sur Marilyn Monroe pour nous raconter une actrice mythique, femme hors norme, intelligente, sensible, complexe.

- Marilyn forever de Diana Vivarelli
- Waterboy de René Escudié
- Oh my Lady Marilyn de Moni Grego
- Marilyn’dream ou le rêve de Shakespeare de Elsa Solal
- Marilyn Monochrome de Pascal Renault
- Marilyn dans les Mauges d’Alain Pierremont
- Le Combat de Dominique Chryssoulis
- Le Bal des suicidés de Roger Lombardot
- Hello Marylin! de Marc Israël-Le Pelletier
- Double M d’Anne-Pascale Patris
- Destins de femmes de Sylvie Combe
- Dérives de Monique Chabert
- Chronique d’une déposition parfumée de Frédérique Renault
- Chère Marilyn de Marcel Moratal
- C’est tout petit l’Amérique de Gilles Cailleau
- Blanchiment de Benjamin Oppert
- Ainsi naissent les addictions de Yoland Simon

Sorti en avril 2012, le livre « Marilyn après tout » est un indéniable succès du public et de la critique : à la frontière entre récit et monologue, il se lit comme des courtes nouvelles et il plait pour sa variété d'écritures, de situations et d'imagination.

Le mythe Marilyn suscite un foisonnement d'initiatives artistiques : films, spectacles, lectures.

Les élèves du Conservatoire d'Avignon, dirigés par « À mots découverts », se sont emparés de certains textes afin d'en faire une lecture pendant le festival d'Avignon. Le texte « Marilyn forever » de Diana Vivarelli a été choisi et il sera lu le 12 juillet dans le grand auditorium du Conservatoire à 11h00 ou à 14h00.

Le 13 juillet les comédiens d'Azimut Théâtre participent à une lecture collective des autres textes du livre : rendez-vous à 20h30 à l'Espace Alya, 31 bis rue Guillaume Puy.

D'autres lectures sont programmées dans toute la France et même au Canada !

Pour les voyageurs nantais, Azimut Théâtre organise 2 lectures-dédicaces gratuites :

Jeudi 11 octobre 2012 à 20h30
Café Livresse, 9, Rue de l'Hôtel de Ville, Nantes
Lecture bilingue italien-français du texte de Diana Vivarelli « Marilyn forever » par l'autrice et Jean-Luc Alliot.

Lundi 18 février 2013 à 18h30
Salle Francine Vasse, 18 rue Colbert, Nantes
Lecture bilingue italien-français du texte de Diana Vivarelli « Marilyn forever » par l'autrice et d'autres textes par des lecteurs des EAT Atlantique.
Avec Jean-Claude Grosse, auteur et concepteur du projet avec les EAT-Méditerranée.
Organisée par les EAT Atlantique en partenariat avec Salle Vasse et Azimut Théâtre.

Présentation

Projet initié par les EAT Méditerranée, Les 4 Saisons d’ailleurs, Les Cahiers de l’Égaré, soutenu par les EAT (Écrivains Associés du Théâtre) et la SACD

Marilyn Monroe s’est donné la mort le 5 août 1962. La commémoration du cinquantenaire de sa disparition donnera lieu à quantité de contributions, jusqu’à saturation de l’opinion publique.
Dans ces conditions, qu’est-ce qui a pu pousser les EAT Méditerranée à rejoindre ce flot annoncé, pour 2012 ?
L’écho positif des auteurs auxquels nous nous sommes adressés souligne la pérennité d’un mystère Marilyn, constitutif d’une mémoire individuelle et collective, appelée à durer, comme le pressentait Jackie Kennedy, dès 1962.
Une mémoire durable, donc une mémoire complexe et évolutive dans le temps. Le cinquantenaire est un moment propice pour nous interroger sur la capacité d’une Marilyn morte depuis longtemps à susciter encore admiration et rejet, compassion et interrogations. À tel point qu’il est peut-être vain de chercher à faire émerger une vraie Marilyn, tant elle ne se réduit jamais et jamais définitivement au portrait que l’on croit avoir réussi à dessiner d’elle à tel ou tel moment.
Il apparaît en tout cas clairement que sous l’icône sexuelle, offerte habituellement  comme image dominante, bouillonne un mystère construit par les médias et les témoins, par Marilyn elle-même, mystère tout autant fabriqué par nos fantasmes, nos histoires personnelles et familiales, dans leurs contextes spatial, temporel, culturel. À terme, il est possible d’imaginer Marilyn Monroe, comme une forme archétypale du féminin sacré, figure prenant un jour sa place aux côtés de Jeanne d’Arc, Marie-Madeleine, Artémis, les Vierges Noires …
Dans cette nébuleuse du féminin, Marilyn produit aujourd’hui encore sa propre nébuleuse. Aussi nous a-t-il paru intéressant de nous adresser à des auteurs des deux sexes, appartenant à différentes générations, venus d’horizons géographiques divers et traduisant une certaine variété socioculturelle.
18 femmes, 18 hommes, de 17 à 71 ans, France, Canada, États-Unis, Russie, Italie, Espagne, Maroc, Bulgarie, Belgique, 9 EAT MED, 9 EAT autres régions, 18 auteurs invités. Pour les 36 ans de Marilyn.

Les contraintes d’écriture ont été limitées le plus possible :
les auteurs ne dépasseront pas les 1000 mots ; leur écriture pourra être théâtrale, romanesque, poétique, philosophique, expérimentale… ; un objectif général est donné, au départ, qui n’a cependant rien de contraignant :  il s’agirait de faire réparation, tenter de rendre à Marilyn Monroe ce qui lui a été volé, de lui donner ce dont elle a été frustrée. Elle se comportait avec les hommes comme ceux-ci le voulaient, l’escomptaient, à la va-vite … mais être miroir du désir du mâle, dominateur, irresponsable, lâche, n’était que la face visible de M.M. Il y avait Norma Jeane, il y a toujours eu Norma Jeane, cherchant le père, son amour, sa reconnaissance, cherchant la mère aussi …  Évidemment, ce sont des hypothèses. Il faudra bien se décider à en choisir certaines plutôt que d’autres, moins biographiques que métaphysiques. M.M. comme chance, comme don semblant être une des plus productives.
Ces indications que chacun est libre de reprendre à son compte, de détourner, d’ignorer,
répondent aussi à une préoccupation d’un autre ordre : chercher à rendre visible ce projet, donner envie à un lectorat et un public potentiels de s’y intéresser, au milieu du flot des publications, images et sons qui déferleront en 2012, sur des supports médiatiques, éditoriaux, et de production,  très puissants.

L’originalité du projet réside donc, également, dans la place accordée aux mots, à l’écriture, pour dire Marilyn. S’il existe bien quelques ouvrages importants la concernant de près ou de loin, il n’échappe à personne que, pour la plupart des gens, la mémoire de Marilyn a été véhiculée, d’abord et de manière écrasante, par l’image, sous toutes ses formes. En proposant de privilégier l’écriture, notre projet présente des qualités indéniables :

  1. une mise à distance par rapport à la plupart des images, et une possibilité réflexive autre ;
  2. une forme de fidélité à MM qui aimait les mots,  comme en témoignent ses lectures, ses poèmes, ses correspondances tout au long de sa vie, utilisant souvent des supports liés à une urgence d’écrire : feuilles volantes, couvertures de carnet, papier à en-tête de restaurants ou d’hôtels où elle séjournait ;
  3. une appropriation du sujet par des auteurs qui partagent avec la plupart de leurs futurs lecteurs ou spectateurs, le fait de n’avoir pas connu MM, de n’être pas liés à son entourage et ses héritiers, et de n’être pas des spécialistes de la question.

Ces remarques conduisent à poser la question du devenir des textes :

  1. ils seront d’abord publiés, pour fin avril 2012, à 1000 exemplaires, par Les Cahiers de l’Egaré, maison d’édition partenaire du projet. La diffusion du livre débutera aussitôt.
  2. nous organiserons avec les comédiens de À mots découverts une manifestation d’une journée, durant le festival d’Avignon 2012, en partenariat avec le Conservatoire d’art dramatique, sous l’égide de la SACD et des EAT, mi-juillet 2012.
  3. Bagheera Poulin et Laurent Petitgand proposeront un poème théâtral et musical : MMM (Moi Marilyn Monroe), livre et CD édités par Les Cahiers de l’Égaré pour le 1° juin 2012.
  4. Aïdée Bernard créera et exposera une réplique de la subway dress de Marylin en papier de dentelles végétales avec des mots d’auteurs et de Marilyn.
  5. Shein B écrira et interprètera un slam pour Marilyn : Que l’amour !
  6. 5 soirées du festival d'été 2012 du théâtre 14 à Paris seront consacrées au projet (lecture de 8 textes par soir, cabaret musical, slam, performance), début août 2012.
  7. à Forges les Eaux, Anne Pascale Patris créera en octobre 2012 une pièce sur Marilyn et invitera quelques auteurs du projet.
  8. une rencontre est prévue en octobre 2012 dans une librairie du XIX° arrondissement, La Lucarne des écrivains.
  9. Diana Vivarelli prévoit des lectures en Loire-Atlantique à l’automne 2012.
  10. Marc-Israël Le Pelletier organisera une rencontre au Canada, à Montréal, à la librairie Le Port de Tête, en octobre 2012.
  11. Jean-Luc Palliès prévoit des lectures avec Miguel Ange Sarmiento au Bourvil à Paris.
  12. au-delà, les EAT pourront proposer des lectures, mises en espace, débats, à des théâtres et lieux culturels, dans les régions couvertes par leurs activités, (centre européen de poésie d’Avignon en octobre 2012, librairies de Hyères et Toulon …).

Gilles Desnots, Jean-Claude Grosse, le 3 mars 2012

Couverture du livre MARILYN APRÈS TOUT

Editions - Cahiers de l'égaré
Points de vente : dans les bonnes librairies, chez l'Éditeur
ou par commande chez Azimut Théâtre :
7 avenue des Sylphes 44100 Nantes - Tél : 06 70 87 03 18
azimut.theatre[@]free.fr

EXTRAIT

MARILYN, de femme au foyer à diva, d’insignifiante à ravissante, rêve de toutes les petites filles élevées pour plaire.
Non, je ne serai pas un objet sans cervelle une poupée détraquée une beauté anéantie.
Même si je suis née le même jour qu’ELLE, à la même heure, soixante-neuf ans après.
Mise en garde de ma mère : « MARILYN recèle le destin de toutes les femmes, on admire l’enveloppe, on ignore l’intérieur. Elle symbolise les femmes qui ont vécu et aimé librement, sans entraves morales ou sociales. Ça lui a couté la vie ».
Ma mère ne voulait pas de moi. Ma mère me juge égoïste insensible méchante.
« C’est pour ton bien, un jour tu me remercieras. »
Ma mère, même beauté même allure, l’idolâtrait.
Ma mère - vie sentimentale ratée, allant d’échec en échec, d’espoir déçu en confiance trahie - ma mère m’a appelé Marilyn.

MARILYN, da angelo del focolare a diva, da scialba ad adorabile, sogno di tutte le bambine allevate per piacere.
Non, non sarò un oggetto senza cervello una bambola sfasciata una bellezza distrutta.
Anche se sono nata lo stesso giorno di LEI, alla stessa ora, sessantanove anni dopo.
Raccomandazione di mia madre: “MARILYN racchiude il destino di tutte le donne, si ammira l’involucro, si ignora l'interno. Simbolizza le donne che hanno vissuto e amato liberamente, senza ostacoli morali o sociali. Le è costato la vita.”
Mia madre non mi voleva. Mia madre mi giudica egoista insensible cattiva.
“È per il tuo bene, un giorno mi ringrazierai.”
Mia madre, stessa bellezza stesso aspetto, l’idolatrava.
Mia madre - vita sentimentale fallita, passava di sconfitta in sconfitta, da speranza delusa a fiducia tradita - mia madre mi ha chiamata Marilyn.


À L'ATTAQUE

et autres textes (6 pièces engagées)

Couverture du livre A l'Attaque !

Nombre de pièces - Six : A l’attaque, Le cadeau empoisonné, Secret d’état, Droit d’entrée, 1953, Grève illimitée aux P.T.T., Vire de là et tais-toi.
Editions - Editions du Cerisier, 20 rue du Cerisier B-7033 Cuesmes (Mons) Belgique editionsducerisier@skinet.be
Contact autrice - diana.vivarelli[@]free.fr
Points de vente : dans les bonnes librairies, chez l'Éditeur ou par commande chez Azimut Théâtre : 7 avenue des Sylphes 44100 Nantes - Tél : +33 (0)6 70 87 03 18 - azimut.theatre[@]free.fr

Du vrai théâtre engagé, du vrai théâtre populaire, une forme de satire sociale servie par une bonne tranche d’humour, qui divertit tout en donnant à réfléchir. Les six pièces de ce recueil ont comme protagonistes des femmes et des hommes qui agissent pour leur émancipation : des femmes en lutte, des travailleurs en grève, des militants des droits humains, des réfugiés politiques, des militants antinucléaires.
Elles ont été montées pour être jouées dans des rassemblements populaires inspirés de luttes locales ou internationales : prise de conscience antilibérale, antiglobalisation et combats menés par Attac, grève des intermittents du spectacle en 2003 pour l’ « Assemblée Générale », défense du droit d’asile, des sans-papiers, contre la spéculation immobilière et même contre la torture, pour les droits humains et les combats d’Amnesty International.
On les a vues et appréciées à Nantes, au Lieu Unique, à la Bourse du Travail, au Noël Équitable, pendant « Le monde n’est pas une marchandise », au Carnet, à Limoges pendant le « Festival de Théâtre en Mouvement » (FITA)... Un vrai bonheur pour les contestataires de tout poil !
Diana Vivarelli, italienne, écrit dans sa langue d’adoption. Elle place la quête du sens au cœur de son œuvre : sa langue, juste et fluide, est celle du peuple, de l’argot, loin du style alambiqué ou faussement docte.

A L’ATTAQUE - Comme l’indique le titre, ce spectacle a été conçu afin de soutenir l’action d’Attac, association d’éducation populaire pour la taxation des transactions financières, en illustrant les principaux combats qu’elle mène.
EXTRAIT - SECRETAIRE - Je traduis. Pour emprunter, vous devez rendre votre argent plus attractif, meilleur marché, c’est à dire le dévaluer. Nous achetons votre maigre magot à un prix très bas, et en échange, nous vous prêtons des dollars. Pour avoir nos dollars, vous devez créer plus de concurrence sur les marchés. La concurrence rend les travailleurs plus souples et plus compétitifs. Il ne faut rien donner gratuitement, tout doit se payer.
YALI- Et les vieux, les malades, les enfants, les handicapés ? Eux, ils ne peuvent pas payer !
DIRECTEUR, tonitruant : - Emetteur SICAV, fond de placement, second marché, dollars, montant du coupon, nouveau marché, finance, dollar, prix à la production, dollars, dollars, dollars…
Le Directeur se rendort.
SECRETAIRE - Je traduis. Monsieur le Directeur aimerait mieux connaître votre peuple. Pour cela il aimerait vous voir chanter et danser, selon vos coutumes ancestrales.
YALI - Cela me paraît bien l’expression d’un certain mépris colonialiste, mais, si c’est indispensable, je m’exécute. Voulez-vous m’accompagner, mademoiselle ?


La Boule magique

10 pièces pour enfants de 8 à 13 ans

Couverture La Boule Magique

Dix pièces drôles, inspirées de la Commedia dell'arte, pas ennuyeuses, avec des thématiques très variées, de la réflexion, du rêve, de la fantaisie...

Une bonne nouvelle pour les comédiens en herbe, pour les animateurs d’ateliers, pour les enseignants toujours à la recherche d’histoires intéressantes et divertissantes. Diana Vivarelli nous livre des textes qui donnent envie de jouer, des personnages qui évoluent dans une atmosphère humoristique, ludique et poétique. Des pièces qui incitent jeunes et adultes à monter des spectacles où le jeu théâtral s’installe avec énergie. De l’originalité, de la nouveauté, de la bonne humeur, sans oublier la quête du sens. Des pièces écrites comme pour les grands, avec des indications de jeu et de mise en scène ; en bref, du théâtre actuel.

Editions du Petit Véhicule
Contact autrice - diana.vivarelli[@]free.fr
Points de vente : dans les bonnes librairies, chez l'Éditeur ou par commande chez Azimut Théâtre : 7 avenue des Sylphes 44100 Nantes - Tél : +33 (0)6 70 87 03 18 - azimut.theatre[@]free.fr

Résumé des pièces

La Boule magique : avec la boule magique, tous les souhaits de Gwenaëlle et Guillaume sont possibles, sauf que transformer le monde peut mener à la catastrophe !

Cinq saynètes de la commedia dell’arte : le très riche et très avare Pantalone a perdu sa bourse, sa fille Colombine avec l’aide de la Sorcière lui soutire de l’argent, Balanzone étale sa science, Arlequin invente un jumeau à son patron et organise un drôle de festin à la sauce « Commedia à l’Italienne »

Quelle drôle d’émission ! Titou s’endort en apprenant l’Histoire, la France lui apparaît en rêve, la télé lui parle et l’invite à éteindre le poste

Les douze coups de Charlot : du théâtre-image, inspirés des films de Charlie Chaplin

Les habits neufs de l’empereur : d’après d’Andersen, un conte intemporel contre la vanité et le mensonge

Respectez les droits des enfants : comment découvrir les droits en jouant : des ados volent des lettres aux enfants, voler pour survivre n’est pas un jeu d’enfant, personne n’a le droit de maltraiter des enfants ou de les obliger à travailler…

En route pour la France : A partir des faits réels, des femmes qui fuient la misère, des gens qui fuient la guerre, des clandestins arrêtés à la frontière…

Chicanes entre voisins : Pierre réussira-il à réconcilier ses voisins ? Les uns sont gênés par le bruit, les autres par le chien, la jeune Carole bouscule tout le monde et un perroquet récite des proverbes à longueur de journée !

Le tabac est aussi une fleur : Alain, célèbre avocat, doit arrêter de fumer afin d’instruire un procès contre une marque de cigarette. Ses enfants, aidés par sa femme, vont l’aider dans ce combat

Le Balayeur de souvenirs : un clown raconte à son cher balai ses aventures chez le Père Noël, Superman, la Reine d’Angleterre, Panoramix…


Triste sort mais on s'en sort

Recueil de 3 pièces pour adolescents
"Triste sort mais on s'en sort" suivi de "Racket, brisons la loi du silence" et "Ne m'oublie pas"

Couverture Triste sort mais on s'en sort

Ces pièces offrent au jeune lecteur l’occasion de puiser dans des sujets en prise directe avec notre époque : violence, racisme, toxicomanie, exclusion, prévention, immigration… non pour stigmatiser mais pour proposer des valeurs positives : solidarité, entraide, engagement citoyen. Tout cela écrit dans un français juste et fluide par… une Italienne!
Finalement un livre pour la jeunesse écrit avec la même exigence que les livres pour les adultes !

Editions du Petit Véhicule
Contact autrice - diana.vivarelli[@]free.fr
Points de vente : dans les bonnes librairies, chez l'Éditeur ou par commande chez Azimut Théâtre : 7 avenue des Sylphes 44100 Nantes - Tél : +33 (0)6 70 87 03 18 - azimut.theatre[@]free.fr

Résumé des pièces

Triste sort… mais on s’en sort

Comment s’opposer à la guerre, l’exile, la précarité, l’égoïsme…

Yullita fuit son pays en guerre. Sans le sou, elle se fait engager par Marie-Claire, bourgeoise oisive, comme femme de ménage et jeter à la rue par ses enfants, mal élevés et arrogants. La police l’arrête dans un parc et l’expulse. Huit ans plus tard tout a changé. Yullita revient en France comme touriste et y rencontre les enfants de Marie-Claire, qui sombrent désormais dans la drogue, faute de soutien et d’attention. Avec d’autres copines, elle s’engage à les aider et à revoir Marie-Claire. Ensemble, ils comprendront la valeur de l’écoute et de l’entraide.

Racket : brisons la loi du silence

Les violences verbales et physiques au collège

Des élèves surprennent par hasard des racketteurs en train de brutaliser des camarades du collège. Dépassant leur peur, ils décident de réagir en organisant une fête de carnaval pour les dénoncer publiquement. Aidés par les profs et les parents, ils vont ainsi briser la « loi du silence » auquel sont soumises les victimes. Ils vont proposer des solutions solidaires et citoyennes et comprendre que la sécurité et le bien-être sont l’affaire de tous.

Ne m’oublie pas !

Lutte contre l’exclusion, prévention sans moralisme

Un mendiant est reconnu dans la rue par une femme respectable, avec laquelle il a eu une aventure amoureuse à l’époque où il était encore un jeune cadre dynamique. Elle ne se doute pas qu’il est atteint du Sida. Malgré l’indifférence et le moralisme qu’elle affiche envers les malades, elle n’est peut-être pas à l’abri de la contagion. Grâce à un jeune bénévole, elle va prendre conscience des risques et de la nécessité de la prévention.


Le Piège à rats

Suivi de "L'histoire du travail selon deux chomeurs" et "Temps variable aléatoire"

Couverture Le piège à rats

Temps variable aléatoire, Le piège à rat, l'histoire du travail selon deux chômeurs offrent aux lecteurs férus de théâtre, aux acteurs épris de réalisme et aux spectateurs festifs, d'infinies possibilités de puiser au fond de leurs boîtes de Pandore. Le tout avec une bonne louche d'éthique, un grand verre de bon sens et une cuillerée délicate de folie.

Editions du Petit Véhicule
Contact autrice - diana.vivarelli[@]free.fr
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Les textes de théâtre de Diana Vivarelli, ici rassemblés, n’appartiennent pas à la littérature gentillette, qui appâte et rassure avec l’écriture convenue de drames personnels ou collectifs et de l’« amûr tûjûrs » qui colmate toutes les brèches. Ils ne sont pas davantage du côté « chic et choc » des auteurs qui transforment en culte le cynisme pervers et brutal, dont raffolent les critiques branchés sur l’air du temps. (…) Les femmes mises en scène dans ces deux pièces, ont quitté le rôle – si prégnant au théâtre et ailleurs – d’auxiliaires des hommes. A la fois ancrées – par nécessité – dans les contingences matérielles et portées par leur résistance à la soumission, elles sont et en deçà et au-delà des contradictions vécues par les personnages masculins. L’histoire du travail selon deux chômeurs est entièrement satirique et réjouissante de bout en bout. Portée par un rythme endiablé, cette farce subvertit les codes de la domination de classe et de sexe.

Résumé des pièces

Le piège à rats

Paris, dans un bâtiment laissé à l’abandon. Des gens d’origine cosmopolite se croisent sans pour autant se connaître. Pourtant ils cherchent tous du travail et une vie décente. Le héros principal essaie de se conformer, de s’adapter à un monde hostile. Sa vaine quête du bonheur, le désespoir, la désillusion, des relations dérisoires et superficielles le poussent à chercher refuge dans l’alcool. Il va devoir choisir et trancher avec le passé.

L'histoire du travail selon deux chômeurs

Le célèbre professeur Enduro donne une conférence sur l'histoire du travail, assisté par deux chômeurs en stage d'insertion, Arthur et Marguerite. A l’interprétation savante des nantis s’oppose celle des exclus. Les deux chômeurs, exubérants et imaginatifs, vont obliger Enduro a abandonner la conférence. S’ensuit son licenciement et des situations dans le pure style « Commedia dell’Arte ».

Temps variable aléatoire

Un peintre alcoolique et son ami chanteur incompris dans un bar desert. L’arrivée inopinée de Natascia, actrice et mère insatisfaite, vont basculer les conventions dans ce « vaudeville antisexiste », où la femme a le meuilleur rôle.


QUELQUES EXTRAITS

LA REFRACTAIRE

(Extrait d’une scène de la pièce « Un pavé dans la mare »)

REFRACTAIRE - Je suis anticonformiste de naissance, rebelle par nécessité. Je suis réfractaire au bon sens commun, alors je fais de la provocation. Je ne jette pas les pavés dans la mare, je les lance dans la tronche ! Je ne risque pas grand chose : je suis une femme ! Et, puisque l’on suppose que le cerveau des femmes n’est pas apte à l’affrontement, personne n’entrave mon action.
Il n’y a plus personne qui gueule, qui proteste ! Je n’aime pas !
Je n’aime pas les enfants qui se promènent déguisés en sorcière pendant halloween, alors que le diable pointe sa queue dans les vitrines. Je n’aime pas les affiches publicitaires placardées sur tous les murs, avec des supermeufs offertes au prix d’une savonnette, qui t’ordonnent d’être un mètre quatre-vingts, cinquante kilos, gros nichons, taille mince, sous peine d’être ridicules.
Je n’aime pas le jour de Noël, les mariages, les enterrements, les baptêmes : ils me rappellent le devoir d’être comme tout le monde, en ligne, en règle, prêts à accepter une culture patriarcale et répressive.
Je n’aime pas me lever tôt le matin, dans le noir, déposer les enfants à l’école et courir au travail, comme des robots en série, programmés par l’habitude.
Je n’aime pas les supporters en général et le football en particulier, parce que le foot est une gigantesque escroquerie et les troupeaux qui bêlent abrutissent l’humanité.
Je n’aime pas ceux qui laissent filer leur vie sans se poser de questions, dociles, soumis, indifférents.
Je n’aime pas le coca-cola, la cuisine « light », les crème antirides, je n’aime pas travailler pour trois sous, gaspiller ma vie à la gagner, je n’aime pas les gens de mon âge, la cinquantaine réussie et satisfaite, alors qu’on se contente de peu et qu’on en est fier.
Je n’aime pas les naïfs qui disent : je l’ai vu à la télé ! Je n’aime pas la télévision parce qu’elle se prend pour Dieu, et tous ses saints sont à sa disposition pour répandre sa bonne parole, alors que depuis des siècles la raison se bat contre les superstitions. Dans le futur, c’est sûr, il y aura plus de pauvres et plus de riches, mais, grâce à la culture de masse, tous plus imbéciles !
Je n’aime pas la violence des armes, les guerres qui imposent la paix des puissants. Ce beau pays défend la liberté, surtout celle du marché.
Et, malgré toutes ces libertés, voulez-vous, aussi, la liberté de penser ?


TEMPS VARIABLE ALEATOIRE

Vaudeville antisexiste

(Extrait de la première scène. La pièce Temps variable aléatoire est publiée dans le recueil « Le piège à rats » aux Editions du Petit Véhicule)

Personnages : Pierre, patron de café – Marc, peintre – Patrick, musicien – Natacha, comédienne

Scène 1
L'intérieur d'un modeste café de quartier. C'est un café propre, décoré sans luxe mais avec goût. Devant le comptoir, quelques tables et des chaises. Il fait nuit. Il fait très chaud.
Le temps est orageux, lourd et moite. Pierre, le serveur, lave quelques verres, pendant qu'il écoute un vieux blues très connu. Pierre est mince, de taille moyenne. Entre Marc, d'un pas rapide. Marc est un grand et bel homme de trente-cinq ans, brun, les cheveux en désordre, les yeux noirs et profonds, séduisant et dandy. Il porte une veste en jean, un pantalon tâché de peinture, des baskets très usées. Marc, accablé par la chaleur, fatigué, mais de bonne humeur, s'assoit lourdement sur une chaise.
MARC parlant fort, comme quelqu'un qui a bu plusieurs bières : - Pierre, une bière. Il n'y a pas un chat dans les rues, tout le monde est parti en vacances. Tous à la mer, les petites fourmis. La ville nous appartient ! Qu'est ce qu'on fête, au juste, le quinze août ? La Sainte Vierge, le Christ, le Saint-Esprit ?
PIERRE en lui servant un verre de bière : - Sur le calendrier, il y a écrit "Assomption"...
MARC, buvant une longue gorgée : - Encore un truc de curé. Ben oui, voyons, avec mon éducation religieuse ! C'est justement le jour où Marie part en vacances rejoindre son fils, et toute la sacro-sainte famille... Depuis elle est restée là-haut, collée, scotchée. Impossible de la faire redescendre. Vivante mais immortelle ! Elle s'en est bien tirée : modeste, mais maligne. C'est une femme de ce style qu'il me faudrait.
PIERRE, en train de nettoyer la table, plaisante : - Il faudrait que tu sois aussi humble et aussi crédule que Joseph, pour croire à une fille enceinte du Saint-Esprit !
MARC, optimiste, buvant une longue gorgée : - Tu sais, parfois vaut mieux croire aux miracles, que se laisser emporter par le désespoir. Combien d'histoires débiles j'ai avalées dans ma vie ! Tout petit déjà, mes parents me racontaient de sacrés mensonges sur la religion ! Ils faisaient semblant d'y croire, les hypocrites.
PIERRE - S'ils ont la foi...
MARC, agité : - La foi ! La foi en Dieu leur donnait tellement bonne conscience. Ils aimaient croire que je deviendrais médecin ou avocat ou curé, ou bien que j'exercerais le noble métier de cadre, comme mon père. Et non, ils ont joué et ils ont perdu. Ils ont eu le droit à un artiste peintre méconnu, doublé d'un peintre en bâtiment. Quel mauvais placement, tant d'argent gaspillé pour un vaurien.
Patrick entre dans le café. Il a une allure de poète, le visage doux et le regard tendre. La trentaine, bien conservé, comme si le temps n'avait pas eu d'emprise sur lui.
Patrick porte une chemise colorée, un jean et des chaussures en toile. Il s'approche de Marc, tout en sueur.
PATRICK, inquiet : - Ne me parle pas d'argent ! J'ai tout juste de quoi me payer une bière. Il s'assied.
MARC - Allez Pierre, à bas l'avarice, je paye un coup à tout le monde.
PATRICK - Tu ne prends pas trop de risque, Marc.
MARC - Peut-être. (Il baisse le ton de la voix.) Je suis complètement fauché. Natacha vient de me faire une scène parce que je n'ai pas l’argent pour payer le loyer de l’appartement. En plus, elle veut emmener les enfants en vacances à la mer.
Pierre sert les bières.
PATRICK - Ca va, Pierre ? Tu restes ouvert pendant tout le mois d'août ? Tu ne prends jamais de vacances !
PIERRE - Oui, je ne prends jamais de vacances, Patrick. Je ne peux pas me permettre de fermer, sinon je coule. Quand je n'avais pas le bar, je voyageais tout le temps. J’ai roulé ma bosse dans les quatre coins du monde. Jusqu’au jour où j’en ai eu marre. L’aventure était devenue routine. J'avais l'impression de tourner en rond. Je me suis dit qu'il valait mieux retourner au point de départ, dans ma ville natale, réaliser quelque chose, me fixer un but. Ca fatigue les méninges de trop cogiter, ça rend fou.
MARC - Enfin, quelqu'un qui ne se plaint pas du temps qui passe. Il faut dire, tu n'as pas une femme et deux enfants qui te braillent dans les oreilles toute la journée. Et après, ils se plaignent si je me réfugie dans les bars, mon havre de paix !
PATRICK - Tu n’as qu'à faire comme Pierre. Ouvrir un bar, en faire ton métier et en vivre.
MARC - Je ne peux pas. Vivre dans la tentation permanente ? Impossible. Et puis, ma peinture ? (Il se lève et s'approche du comptoir.) Il fait lourd. Il fait chaud. Il fait soif. Un pastis est l’idéal pour désaltérer ma soif perpétuelle.
Pierre lui sert un pastis.


LA FIN DU PARADIS TERRESTRE

(Extrait du texte publié dans le recueil « A l’attaque », éditions Du Cerisier)

Prologue
La loi du plus fort doit-elle être la règle du jeu ? Ecoutez ce qu’en pense le Sous-commandant Marcos dans son discours « La quatrième guerre mondiale a commencé », revisité à la farce italienne, avec une pointe d’humour grinçant et une joyeuse impertinence. Morale de l’histoire : quand les serviteurs se révoltent contre leur maître, il ne lui reste plus qu’à s’exiler dans un paradis infernal !

Personnages : Un Politicien véreux - Un garde du corps – Giacomo, deuxième garde du corps

Un politicien, qui ressemble étrangement à l’italien Berlusconi, avance dans la foule, en serrant la main des gens et en distribuant des liasses des billets. Il est habillé en blanc, avec un chapeau Borsalino, dans le pur style des gangsters année 30. Les gardes du corps ressemblent à des Polichinelle et ils portent des masques de la commedia dell’arte. Le politicien monte sur le podium accompagné par ses deux gardes du corps et il s’installe devant le micro.
POLITICIEN - Buongiorno ! Buongiorno ! Je suis un homme heureux, comblé. Je suis très honoré d’avoir été invité par le patronat français à cette journée dédiée à la vitalité des entreprises dans le monde, et j’ai décidé sur le champ de me rendre à cette rencontre. Me voilà donc parmi vous, afin de vous expliquer les clés de mon succès. Tant mieux ! Vive l’esprit d’entreprise, vive le MEDEF ! Ensemble, nous pouvons faire de la culture d’entreprise un paradigme de la culture politique. Je suis ici parce que les communistes sont à notre porte, parce que l’Etat veut réglementer, décider, légiférer à notre place. Je suis l’homme le plus riche d’Italie, et je suis parti de rien. Comment j’ai fait pour amasser tant de richesses ? Pour vous, mes amis, il n’y a pas de secrets. (Il prend des allures « mussoliniennes ».) Primo : j’ai commencé par vendre des produits qui n’étaient pas encore distribués sur les marchés, mais qui répondaient à une forte demande des consommateurs : héroïne, cocaïne, morphine, produits dopants en tout genre. Sans moi, fini les beaux jours du sport italien ! (Il sort de la poudre, il la renifle, il en offre à ses gardes du corps, qui refusent.) Secondo : acheter les médias, démolir les adversaires avec des scandales, se faire de la publicité par tous les moyens. (Très séducteur.) Terzo : entamer une carrière politique, pour être à l’abri des poursuites judiciaires. Suivre à la lettre la politique américaine et verser de nombreux pots-de-vin, surtout aux partis politiques. Moi, j’ai fait très fort en la matière : je finance de façon occulte mon propre parti, ainsi l’argent retombe dans mes poches. La fraude fiscale et le détournement de fonds, ainsi que les paradis fiscaux, restent le « best off » des moyens pour s’enrichir. (Il rit à gorge déployée.) Il n’y a pas de secrets : l’argent, il faut le prendre là où il se trouve !
Le public proteste et le hue.
POLITICIEN, à son garde du corps, tout en gesticulant « à l’italienne » : - Pourquoi ils m’insultent ? Qu'est ce que j’ai dit de mal ?
GARDE DU CORPS, lui tendant un verre : - Monsieur, ne vous inquiétez pas, c’est l’effet surprise. Ne vous laissez pas déstabiliser, buvez ce petit remontant.
Le politicien boit. Ensuite il tousse, il essaye de reprendre son discours, en vain.
POLITICIEN - Je n’arrive plus à parler. Cosa c’era dans cette boisson ? J’ai une extinction de voix subite et fatale. Io… non riesco… più… à dire… una parola !
GARDE DU CORPS - Je peux continuer à votre place, monsieur. Je connais votre baratin… Hem… Je connais votre discours par cœur.
POLITICIEN - Oui, oui, allez-y.
GARDE DU CORPS - Mesdemoiselles, messieurs, Je lui ai donné une petite boisson capable de réduire quiconque au silence, même un italien. J’en peux plus d’entendre de telles saloperies, pas vous ? Je suis son garde du corps, mais j’ai ma fierté. Je baigne dans des magouilles du matin au soir, je dois régler toutes ses sales affaires, et ça commence à bien faire ! Alors, j’ai monté un plan. J’ai pensé lui faire croire qu’il a été invité par le patronat français à faire un discours sur son éclatante carrière, et je l’ai emmené ici, chez les contestataires ! On va bien se marrer, on s’est dit avec Giacomo.
Pendant toute cette partie, le Politicien tente en vain d’articuler quelques mots. Il s’agite, il gesticule, il étouffe. Ses gardes du corps lui enlèvent ses beaux habits, l’habillent en Pantalone, le rossent, le ridiculisent, le traînent sur la scène, sans qu’il puisse réagir. Toute la scène ressemble à une pantalonnade très enlevée.
GIACOMO - Giacomo, c’est moi, sono io. Je suis dégoûté par toutes les fausses promesses de mon patron. J’ai essayé d’en savoir plus.
GARDE DU CORPS - Le crime organisé de cinq continents utilise l’esprit de coopération mondiale pour conquérir de nouveaux marchés. Il investit dans les affaires légales, non seulement pour blanchir l’argent sale, mais pour acquérir du capital destiné aux affaires illégales. Activités préférées : l’immobilier de luxe, les loisirs, les médias, et… la banque.


L'HISTOIRE DU TRAVAIL SELON DEUX CHOMEURS

(Extrait de la première scène. Pièce éditée dans le recueil « Le piège à rats » aux éditions Le Petit véhicule)

Personnages : Enduro, professeur - Arthur et Marguerite, chômeurs

Au milieu de la scène se trouvent un homme et une femme, le sourire aux lèvres. L'homme, d'un aspect "prolétaire", est vigoureux et trapu; la femme, du même âge, petite et corpulente, porte une robe à fleurs bon marché. Dans un coin de la scène se trouve un portemanteau, avec les accessoires de jeu. Sur leur gauche se tient le professeur Enduro, face à un pupitre. Il porte des lunettes, un pull noir haut de col, des pantalons noirs, une veste classique et un nœud papillon blanc; il a les cheveux ébouriffés et l'allure d'un directeur d'orchestre.
ENDURO, enflammé et docte : Je suis le professeur Enduro, célèbre spécialiste de l'histoire du travail; à ce titre j'anime cette conférence gracieusement offerte par le Patronage contre le fléau du chômage. Comme tout le monde le sait, le travail constitue le fondement désuet et la valeur désormais rarissime de notre société en décomposition. Le mot "travail" vient du latin "trepalium", qui veut dire "instrument de torture", hélas!
ARTHUR - Eh! Plus vite... on n'a pas qu' ça à faire!
MARGUERITE - On attend debout et on se fatigue! Oh la là !
ENDURO - J'y viens, j'y viens... (Il se racle la gorge.) Au commencement il y avait Dieu et le Paradis terrestre, dans lequel Eve, (il indique Marguerite) interprétée par notre chère bénévole Marguerite, et Adam, (il indique Arthur) interprété par son beau-frère Arthur, se promenaient paisiblement, s'adonnant à un doux farniente.
MARGUERITE, en marchant : Oh! Je suis crevée et j'ai la dalle, quoi! Et si on se grignotait une pomme?
ARTHUR - Combien de fois je dois t'expliquer que le vieux là-haut est jaloux des ses pommes! Il ne veut pas qu'on y touche!
MARGUERITE - Il ne le verra même pas! Il y en a partout ici, ce n'est pas une pomme en train de pourrir par terre qui changera la gueule du monde. Eve ramasse une pomme qui traîne par terre, la croque goulûment et l'offre à Adam, qui la croque aussi. Soudain s'élève la voix de Dieu.
DIEU - Ohé ! Vous deux là-bas, haut les mains! Crachez le morceau, ouvrez vos sacs, videz vos poches! Votre ticket de caisse! Pas de ticket, pas d'argent? Petits voleurs, bons à rien! Je vous avais prévenu: désormais vous serez condamnés à TRAVAILLER pour vivre, pour toujours et jusqu'à la mort!
ARTHUR - Hé ! Patron, vous n'allez pas vous fâcher pour si peu! C'est carrément du gaspillage, il y a des pommes partout et on ne peut pas en profiter!
DIEU - Jaloux! Menteur! Tu veux tout me voler, eh?
MARGUERITE - Oh la là! Quel mauvais caractère, mon Dieu! Ce n’est pas vous qui dites: "tendez l'autre joue?" et "pardonne à ton prochain?"
DIEU - Ma cocotte, tu te trompe de millénaire. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c'est cet allumé de mon fils ; D'ailleurs, il en est mort, ça lui apprendra à vivre. Dehors vous deux, foutez moi le camps !
MARGUERITE - Ben, si tu te fâches, nous allons te la rendre ta pomme, tiens, avec d’autres pommes à titre d'intérêts.
DIEU - La loi est la loi, moi je fais la loi et toi tu applique ma loi, compris? Pour punir ton impudence, Eve, puisque c'est toi qui as fomenté la révolte, je te ferai l'inférieure de l'homme, ah ah ah !


LE BOUC EMISSAIRE

(Extrait de la première scène. Pièce publié aux éditions RETZ dans le recueil « Pièces pour adolescents »)

Personnages : Philippe : avocat - Gloria : sa femme italienne - Gino : le voisin gitan

Acte 1
L’intérieur d’un pavillon. Une vaste pièce encombrée par des cartons et des valises, dans le désordre typique d'un déménagement. Une grande baie vitrée donne sur le jardin. A droite : l'entrée principale, à gauche : un couloir conduisant dans les autres pièces.
Entre Philippe, en costume de ville, avec une caisse dans les bras, suivi par Gloria, avec une autre caisse.

PHILIPPE, posant la caisse par terre, énervé : - Voilà le dernier carton. Le déménagement est terminé.
Il ouvre un attaché-case et en sort un dossier, il s'assoit à la table et il le feuillette avec attention.
GLORIA - Abbiamo finito. Che fatica ! Quelle corvée ! Je trouve qu'on se sent très bien dans cette maison, n'est-ce pas ? (Elle pose la caisse sur la table, l'ouvre et en sort une nappe et de la vaisselle. Elle repousse le dossier de Philippe pour mettre le couvert sur la table, ce qui, visiblement, le dérange.) Finalement chez nous ! J'espère que les déménageurs n'ont pas fait trop de dégâts. Regarde : cette caisse est à moitié écrasée.
PHILIPPE - Oh, ne commence pas, Gloria ! Je vais prendre une bonne douche et après j'installe le lit dans la chambre. Demain matin j'ai une audience importante au palais et je dois être en forme.
GLORIA - Ah non, Philippe, pas question de monter le lit avant d'avoir fait nettoyer la moquette ! Le nettoyeur vient demain matin. Ce soir nous dormirons ici, avec le matelas à même le sol. (Avec douceur, d'un air sous-entendu) Ceci ne te souvient pas de quelque chose?
PHILIPPE le nez plongé dans son dossier :- On ne dit pas "souvient", Gloria ! On dit : rappelle ! Souviens-toi : rappelle !
GLORIA soupire, déçue :- Oui, oui... si tu veux, Philippe, mais tu as compris quand même, non ? C'est l'essentiel ! (Enervée) Où est-ce que j'ai rangé la cafetière ?
PHILIPPE - Et puis, si tu veux parler du terrible séjour chez ta mère en Italie, lorsqu'elle, par devoir d'hospitalité, nous a obligés à dormir par terre, pendant une semaine, dans le salon... Eh bien ! Je préfère tout oublier. De toute façon, depuis, elle n'est plus de ce monde, ce qui nous évite d'aller chez ces magouilleurs de ritals, bruyants, couards, vaniteux...
GLORIA - Alors que les Français sont loyaux, généreux, courageux... n'est-ce pas ? M'enfin, Philippe, tu dévalorises mon peuple pour exalter le tien !
PHILIPPE, ironique : - Ton pays tu l'as quitté pour te marier avec moi, il y a vingt ans, et tu étais bien contente de me suivre dans un pays civilisé, où il n'y a pas que des machos.
GLORIA, touchée :- Si tu veux, Philippe, mais je n'aime pas ces propos à moitié racistes !
PHILIPPE, provocateur : - Quoi ? Tu me traite de raciste, moi ? Je n'ai rien contre les étrangers. La preuve : je me suis marié avec toi. (Un silence) En ce moment, je dois défendre un africain accusé d'avoir tué sa femme, et, je te jure, je baigne dans une ambiance terrible. Ils ont de ces mœurs ! Incroyables ! Quant à lui, il a une tête de singe, il bafouille trois mots de français, il baratine tout le temps... atroce !
GLORIA - Mais, il est coupable ou innocent ?
PHILIPPE - Ah ça ! Je ne sais pas, je ne sais pas du tout. Mais il a la tête du parfait coupable, et, s'il n'a pas fait cela, il a sûrement fait autre chose.
GLORIA, surprise : - Je croyais que tu assurais sa défense.
PHILIPPE, énervé : - J'en suis bien obligé ! C'est prévu par la loi. Bien, je vais me doucher, à tout à l'heure.
Il sort avec le dossier à la main. Gloria s'approche de la baie vitrée et admire le jardin.
GLORIA - Mio Dio, ma che cos'é quel rottame sul terreno ! Mais… qu'est-ce que c'est ce tas de ferraille, sur le terrain à côté de chez nous ? Une roulotte ? Une caravane ? Il n'y avait pas de caravane sur ce bout de terrain, lorsqu'on a signé l'achat de la maison. Che siano degli zingari ? On dirait bien des gitans. Di fianco a casa nostra, juste en face de chez nous !


TEXTES DE CHANSONS

Chi va piano

Chi va piano va sano e va lontano
Chi va forte, chi va forte va alla morte

Je cours toujours plus vite de ceux qui m’entourent
Je vais me retrouver seule et abandonnée
Pour moi, pas de regret ni de fausse piste
On court pour être le premier de la liste
A mon âge j’aurais dû me caser
Avoir un bon travail, un vrai foyer
Ou bien me dédier à ma carrière
Faire semblant d’avoir les pieds sur terre

Chi va piano va sano e va lontano
Chi va forte, chi va forte va alla morte

Dévoiler mes talents, me donner un air savant
Je pense, je médite, je réfléchis
Il faut qu’en plus je gagne ma vie
Arrêtez-vous, prenez le temps de réfléchir
Arrêtez-vous, donnez-vous la joie du plaisir
Où allez-vous, si sérieux, pressés et tristes
Où courez-vous, jusqu’à la fin de la piste
J’en ai ma claque, j’en peux plus, je souffre de tout

Chi va piano va sano e va lontano
Chi va forte, chi va forte va alla morte

Tous les matins on se réveille en sursauts
Vite, dehors du lit, vite au boulot
Le midi on s’entasse dans un bistro
On avale vite, on à mal aux dos
Le soir on attend le journal de huit heures
Pour constater la chance qu’on a de vivre mieux
Que les pauvres et les miséreux
La nuit on ne dorme pas, on sait pas pourquoi

Chi va piano va sano e va lontano
Chi va forte, chi va forte va alla morte

Accident de parcours

Et non, ne t’inquiète pas
Demain matin je ne serais plus là
En songeant à ta peau
A cinq heures du mat j’attends le métro

T’es un peu trop éthylique
Pour avoir un bon physique
T’es un peu trop alcoolique
Pour mon sens esthétique

T’es complètement à refaire
Tu manques de caractère
Je ne suis pas celle que tu crois
Dans ton verre je ne nage pas

Je te complique la vie je te déroute
Une femme infidèle combien ça coûte ?
Traditions sacrifices maternités
Me stérilisent de toute féminité

T’es un peu trop éthylique
Pour comprendre mon sens pratique
T’es un peu trop alcoolique
Pour mon ventre lubrique

Je suis trop anti-macho pour plaire à ton ego
Ton sexe me domine je m’adapte
Je déteste l’abstinence, la famine
L’arrogance, l’ignorance

T’es un peu trop éthylique
Pour avoir un bon physique
T’es un peu trop alcoolique
Pour mon sens esthétique

Squat

J’habite dans un squat avec des alcooliques
On boit, on fume, on drague, on vit des Assedic
Ne me racontez pas qu’il vaut mieux travailler
Usine, marché, chantier, on a déjà donné
Devoir, argent, boulot et rentabilité
Ce sont les quat’ piliers de notre société
Et à la fin on crève et dans le même fossé
Nous serons enterrés, aussitôt oubliés

On se met à délirer, s’éclater, s’amuser,
on veut pas s’intégrer, bouffés par la télé

Dans notre style aussi on est des héroïques
On triche, on résiste, c’est vraiment épique
Pour se laisser aller à inventer la teuf
Alors que les voisins nous envoient les keufs
D’abord il faut rêver, changer, donner, troquer
Ce sont les quatre idées d’une autre société
Mais ce qui nous attend dans la réalité
C’est une maison de retraite pour aliénés

On se met à délirer, s’éclater, s’amuser,
on veut pas s’intégrer, bouffés par la télé

Je veux seulement vivre comme je l’entends
Sans un patron emmerdant à longueur de temps
Se faire jeter sans aucun ménagement
A la rue, sous un pont, sans un sous, sans logement
J’habite dans un squat avec des alcooliques
On boit, on fume, on drague, on vit des Assedic
Ne me racontez pas qu’il vaut mieux s’arrêter
On peut pas se payer le luxe d’un loyer

On se met à délirer, s’éclater, s’amuser,
on veut pas s’intégrer, bouffés par la télé


CONTRIBUTIONS

Femmes et société

Je suis auteur, écrivain, metteur en scène. J’ai été aussi professeur d’école. Les métiers que j’exerce ne reflètent pas mon genre. Dans ma langue maternelle, l’Italien, je redeviens « scrittrice, autrice, regista, professoressa ». Des détails ? Ils sont légions.
Le langage est bien une des premières choses à adapter afin de changer les mentalités. Sans mots, nous ne pouvons pas avoir une identité. Le nom de famille est la première chose qu’on essaie de faire disparaître, dans le mariage et dans la filiation. Je me bat continuellement pour préserver mon nom de famille, que ce soit auprès d’un notaire, des impôts… Je persiste à utiliser mon nom de… « jeune fille », comme il est écrit sur nombre de papiers officiels, et cela prouve bien que l’âge de raison d’une femme c’est bel et bien celui du mariage ou, tout au moins, du statut de mère. Pourtant, je n’ai jamais ressenti le moindre désir d’enfants. Le fait de l’affirmer publiquement suscite, encore aujourd’hui, suspicion, malaise, ressentiment, méfiance et une sorte d’hostilité. Décidément, je ne suis pas socialement considérée comme une femme « normale ». Depuis l’enfance, cette sorte d’anormalité sociale me poursuit. Les contes et les jeux, d’abord. Dans l’enfance, je n’aimais pas jouer avec les poupées, elles me paraissaient comme une perte de temps, un abrutissement. J’inventais des histoires, des contes avec des personnages plus positifs que Cendrillon, prête à se sacrifier, à se faire battre et à se taire, pour ses sœurs et toute sa famille, ou Blanche-neige, qui se met à servir même les nains rencontrés dans la forêt et, surtout, prête à attendre que le prince la réveille.
Désormais, ce sont les pubs qui me font hurler. En m’agressant, elles me rappellent sans cesse que mon destin est celui d’objet sexuel. Tout en les subissant, nous sommes obligées de subir ce modèle dévalorisant, tout en criant contre les femmes représentées : « Elle est niaise, elle est méchante, elle est idiote… ». Dix minutes de pubs, égal dix minutes d’insultes sur le genre féminin ! Et après, nous sommes surprises de manquer de confiance en nous !
Je viens de tourner un film sur les droits des femmes « Je, tu, EllE… nous étions, vous serez, elles sont ». 23 femmes témoignent sur leur parcours passé, présent, futur.
J’ai cherché d’autres films sur les droits des femmes. Ils sont très rares. Dans ce film, au travers des personnages fictifs, les femmes témoignent du rôle primordial de l’éducation, de la discrimination des femmes dans le sport, de la lutte pour l’égalité professionnelle, de la pauvreté d’un langage non-discriminant, de la double contrainte du travail domestique, du rôle de l’identité du genre et de l’orientation sexuelle dans la structuration de la personnalité.
Jusqu’à quand nous serons obligées de faire mieux que les hommes, nous occuperons la deuxième place. Devoir sans cesse être meilleures, voilà une perte d’énergie et de temps qui nous oblige à courir après les hommes… au sens figuré comme au sens propre !

Par provocation, j’affirme parfois que l’égalité sera réalisée lorsque les prisons seront fréquentées autant par les hommes que par les femmes. Les enfants savent très bien différencier les rôles propres à chaque sexe. Lors des ateliers théâtre, ils hésitent à se mélanger. Alors, je leur pose la question suivante : quelle différence entre filles et garçons ? Ils se regardent attentivement avant de répondre : « Les filles ont des jupes. Elles ont les cheveux plus longs aussi. » Les plus malins ajoutent : « Ils ne font pas pipi de la même façon ». Ca ne va pas plus loin. Jusqu’à la puberté, voilà les différences entre les sexes. Mais, ce sont vraiment des différences ? Je dirais que ce sont plutôt des variations. De la même façon dont on parle des « races », on parle des sexes : il y a une seule race, la race humaine, malgré ce qu’on persiste à écrire sur les dictionnaires. Il y a une seule espèce et à l’intérieur de cette espèce, il y a des variations. Des variations de toutes sortes, de tous genres. Il peut y avoir beaucoup plus des différences entre deux hommes, qu’entre une femme et un homme ! Face à la suprématie masculine, les femmes ont tendance à se valoriser en affirmant être celles qui font les enfants, mais cette affirmation est à double tranchant. Faut-il rappeler que, pour qu’une femme accouche d’un enfant, il faut être deux pour le concevoir ? Faut-il rappeler aussi que l’homme a historiquement utilisé cet argument afin de laisser aux femmes les charges et les responsabilités qui en découlent ?
Aujourd’hui encore, l’homme est pensé comme celui qui « sera », la femme comme celle qui « donnera ». L’identité des femmes est toujours pensée comme objet soumis à l’approbation d’autrui. Sur cette question, il n’y a pas eu d’avancé notable depuis les années 70, je m’en suis aperçue en relisant le livre de Elena Gianini Belotti Du côté des petites filles ou de Simone de Beauvoir Le deuxième sexe, datant pourtant de 49.
Les conditionnements culturels commencent avant la naissance et sont défavorables aux femmes, ils assignent aux femmes un rôle subalterne. Ne pas s’adapter à ce modèle imposé provoque doutes, insécurité, perte d’énergies. L’identification aux stéréotypes est facteur de discrimination, il est impératif de les déstructurer. Il n’y a pas de qualités masculines ou féminines, il n’y a que des qualités humaines, il nous faut dépasser les préjugés liés au genre. Par exemple, il est urgent que les hommes se mobilisent sur la question des violences masculines envers les femmes. Qu’elles s’exercent dans la sphère privée ou publique, elles sont un problème de société qui trouve son origine dans les rapports inégalitaires entre les sexes. Pour mieux vivre ensemble, il faut arrêter d’opposer sans cesse les hommes aux femmes, comme si la guerre des sexes était le fondement des relations entre eux, alors qu’il est le fruit de la superstition et de l’ignorance. Etre soldat, partir à la guerre… non merci !


Le théâtre est un besoin

Pourquoi ?
La différence entre moyen et besoin consiste souvent à nier le besoin. Par exemple manger est un besoin. Ou bien, il est un moyen pour permettre à l’homme de continuer à vivre, à travailler, à produire.
Deux conceptions de l’humain et de la société s’affrontent : l’une prend en compte la personne dans sa dignité de sujet, l’autre le réduit à objet.
Lorsque l’on considère les êtres humains comme un produit, il est plus facile de manipuler et de faire accepter l’inacceptable.
Or, le théâtre populaire est l’expression de ce besoin de culture de l’être humain, besoin nié par une culture laissé à l’abandon, une culture refusée aux peuples, aux prolétaires (comme on les appelait autrefois).
Pourquoi ? Parce que si on enlève la culture à un peuple, on lui enlève toute dignité, toute possibilité d’évolution, de comprendre son passé, de se projeter dans le futur.
On le condamne à la disparition, à l’oubli.
Cette grande mystification sert à justifier l’expropriation, le vol systématique de sa culture par les classes dominantes.
On oublie souvent que la culture nait dans les quartiers les plus pauvres, pour être ensuite exportée vers les plus riches.
Le jazz est né dans les ghettos, la musique lyrique dans les bas-fonds napolitains, le rap dans les banlieues américaines, les théâtres de rues dans les squats…
Et qu’est qu’elle devient toute cette richesse culturelle ? Par manque de moyens, de considération, de soutien, de force, tout ce bagage artistique est exploité par les « possédants ».
Par ceux qui possèdent les moyens, l’argent, les médias, les salles (avec l’aide de nos impôts) pour en faire des superproductions.

Dans les quartiers nait la tendance, la mode, la culture du futur. Parce que ceci demande un effort surhumain, une énergie incroyable, du temps donné sans compter, en dehors du temps travaillé et de la rentabilité.
C’est donc une grande fiction historique de faire croire que la culture se crée dans les grandes structures culturelles. C’est faux. Voilà pourquoi le peuple se sent nié et déconsidéré.
Le théâtre nécessite surtout de moyens humains. Tout se fait avec le corps et la parole. C’est pour cela que le théâtre est traditionnellement un moyen d‘expression culturel du peuple. Aujourd’hui le peuple dans les quartiers est comme le paysan face aux grandes firmes industrielles. C’est lui qui produit, c’est lui qui est exploité.
Arrêtons de dire que dans les quartiers on vit bien pur mieux justifier la vie de ceux qui y vivent. Où sont-elles les bibliothèques ? Et les salles de spectacles ? Et les espaces verts ?
Les personnes qui habitent dans les « quartiers », comme on se plait à les nommer, nous donnent une leçon de courage, de morale et de droit : malgré ce qu’ils endurent malgré l’inconfort, les locaux exigus, le manque chronique d’argent, et bien, ils continuent de créer de produire, de « se bouger. »
D’où vient-elle tant d’énergie ? C’est le sursaut du naufragé, qui rame sur son radeau parce qu’il voit au loin se profiler la côte. Malgré l’épuisement, il veut survivre. Il ne sait pas ce qui l’attend, mail il vaut mieux l’incertitude qu’une mort certaine. Il est content de ramer comme un fou, parce qu’il ne veut pas sombrer. Sur la rive, ils l’attendent, sur la rive ils vont lui donner à manger, une couverture et… le renvoyer à la mer.
Il reviendra peut être avec d’autres intentions.


Le terrorisme se développe où il n’y a pas de démocratie

Je fais partie des victimes de l'attentat terroriste d'extrême droite du 2 aout à la gare de Bologne, où 85 personnes ont trouvé la morts et 218 on été blessés. J'ai écrit une pièce de théâtre autobiographique, en italien et en français, sur cet horrible massacre trente ans après les faits : "Explosion, une bombe nous attendait à la gare", pièce pour laquelle je suis lauréate de la bourse Beaumarchais-Sacd.
L'expérience de l'écriture de cette pièce, entre rejet et nécessité, a été pour moi le moyen de replonger dans l'histoire de mon pays et de comprendre à quel point cette histoire m'a transformée. Il est rare que des victimes osent soutenir le regard des autres en donnant sa propre version des faits, puisque le propre du traumatisme est bien l'incommunicabilité, le silence. Parler implique d’exposer ses plaies béantes au regard des autres.
Il faut un but précis et une détermination sans faille pour y parvenir, souvent la recherche de la justice, de la vérité et le devoir de mémoire.
La plupart de la presse italienne parle de la commémoration de l’attentat avec victimisation, comme s’il fallait expier et souffrir en silence, avec « dignité ». Assez des questions des journalistes du style : quel souvenir avez-vous de ce jour ? Je préférerais qu’ils me demandent : vous voulez quoi, vous avez eu quoi, vous pensez quoi ? Les pleurs font vendre, mais pendant qu’on pleure, on ne pense pas.
Au lieu de faire pleurer, je voulais prendre la parole, répondre aux assassins qui trônent dans la presse. Au lieu de montrer les responsables comme des héros (héros du fascisme, héros de la dictature ?) je voulais faire résonner la parole des victimes, patriotes morts pour la démocratie, héros malgré eux, tombés comme les résistants, pour la liberté.
Je voudrais dire aux poseurs de bombes et aux terroristes qu’ils sont comme les nazis avec leurs victimes : dans la cage, ils riaient, ils nous insultaient.
Ils se croient des patriotes, des héros, héros du fascisme, héros de la dictature.
Dans quelques années, ils auront droit à une statue, alors que nous, les victimes, on a eu quoi ? C’est nous les patriotes morts pour la démocratie, héros malgré nous. Nous sommes tombés comme les résistants, pour la liberté.
Mais qui nous a offert médailles et reconnaissance, qui nous a donné la croix de guerre ?
Un terroriste ose dire dans un article : « Mes 33 victimes. » Après leur avoir donné la mort, après avoir volé leurs vies, ils détiennent aussi leur mort, ils s’approprient de leurs cadavres et, comme des cannibales, ils les dévorent. Prédateurs qui considèrent la victime un butin de chasse. Une proie à dévorer.

Ils ont été libérés parce qu’ils doivent fabriquer les preuves, ils doivent disculper l’état, les services secrets. Ils servent à disculper les fascistes qui sont au gouvernement et ont besoin de légitimité. Et la politique USA. Ils servent à nous faire accepter encore plus de bases américaines.
Avons-nous peur ?
Oui, bien sûr, nous avons à faire avec des monstres sanguinaires, très fourbes, très préparés, aidés par l’état à un très haut niveau.
Pour les combattre, il faudrait s’inspirer des luttes d’émancipation des femmes. Il faudrait que nous, les victimes, arrêtions de croire que « si on est bons, dignes, posés, il nous laisserons tranquilles ».
Le problème n’est pas ce que l’on dit ou pas, les sifflets ou pas, les protestations et les accusations.
Comme dans la lutte des femmes, cela ne sert à rien, parce que le problème n’est pas la femme qui désobéit, le problème est l’homme qui la veut soumise.
L’homme qui la frappe veut lui enlever dignité et la réduire à une pauvre chose.
Pour éviter la manipulation de l’histoire, de mon histoire personnelle reliée à celle de ma ville et à celle des citoyens du monde entier, il fallait que je dépasse ma peur.
Les survivants des attentats, des camps, les rescapés de guerre se sentent coupables de s’en être sortis vivants. J’ai intériorisé ce sentiment de culpabilité. Que je le veuille ou pas, je devais savoir. Il me fallait replonger dans l’histoire afin de garder la fierté de mon passé.
Pour que cela ne recommence jamais. Ne plus cacher un passé trouble et choquant m’a aidé à dépasser la terreur irrationnelle, les cauchemars incompréhensibles que parfois m’assaillaient la nuit. On n’efface pas le passé, on le refoule, on le repousse.
Les attentats sont une menace collective donc ils construisent une mémoire collective. Je ne suis plus seule quand des spectateurs écoutent ma parole. Mémoire privé et collective se rejoignent. La société construit la mémoire et la mémoire construit la société.
L’association des victimes de l’attentat a donné beaucoup d’importance à la construction d’une culture de mémoire par la production d’œuvres musicales (concours international de composition), de théâtre (Dario Fo et Franca Rame, Antigone dans la ville), de films (projet Nowhere de Filippo Porcelli), de livres, poésies, de symboles (l’horloge de Bologne arrêté à 10,25).
Une phrase essentiel de son président a renforcé ma détermination : transformer un message de mort et de peur en symbole de vie et de créativité.


Le 2 aout, c’est comme le 11 septembre

Le 2 aout, c’est comme le 11 septembre : tout le monde se souvient où il se trouvait, de ce qu’il était en train de faire. Parce que l’horreur ne s’oublie pas.
Sauf pour deux personnes : Mambro et Fioravanti.
Alors, ce deux aout, où étiez-vous ? En train de boire un petit café dans le bar du coin, en train de faire du shopping ? Et comme par hasard, personne ne vous a vus, entendus, croisés ? Personne disposée à vous fournir un alibi, même si, en se taisant, ils risquaient la mort ?
Mambro et Fioravanti sont les seuls à ne pas se souvenir de leur emploi du temps, ce deux aout 1980.
Ils se souviennent de la veille, de l’avant-veille, des jours suivants et précédents.
Ce jour-là, personne ne les a vus ou rencontrés.
Ils n’ont pas d’alibi.
Quoi qu’ils aient fait ce jour là, ils ne peuvent l’avoir oublié. Pas ce jour là.
La preuve de leur culpabilité est dans leur silence.


“THÉÂTRE EN MOUVEMENT”

Ce texte, à propos de nos pratiques et de notre adhésion à "Théâtre en mouvement", a été réalisé sous forme d'interview entre Diana Vivarelli (écrivaine, metteure en scène, comédienne), Matthieu Aguesse (comédien), Damien Ruillé (comédien, technicien) et Jean Luc Alliot (comédien, directeur d'acteur). Nous avons pensé que l'interview permettait à chacun de dire ce qu'il voulait, sans laisser à quelqu'un d'autre la tâche de l'exprimer à sa place. Comme base de départ nous avons utilisé le texte "Points de repère pour une pratique du théâtre d'intervention", écrit par Diana Vivarelli et Jean-Luc Alliot.

Quelle est votre pratique a l'heure actuelle ?
DIANA - Nous privilégions la création des pièces parce que nous cherchons à répondre aux sollicitations qui se présentent dans l'actualité des situations et parce que nous refusons de nous enfermer dans un système ou un genre artistique préétablis. Au moment de la création tout le monde est sur le même plan, sans négliger aucun rôle. Je suis dubitative face à une pratique qui consiste à éliminer et à nier les rôles et les compétences. Il y a des comédiens sans metteur en scène, des metteurs en scène sans auteurs, des auteurs sans public... alors que chacun est nécessaire, unique et indispensable à la création. Je ne veux pas reproduire l'idée capitaliste d'élimination et suppression d'une fonction parce que "ça ne sert à rien" ou "ça coûte trop cher".
MATTHIEU - La création théâtrale est une chaîne où chaque maillon est indispensable. Je refuse l'idée américaine du "self made man". Parfois on confond l'idée de théâtre alternatif avec une autre façon d'appréhender le théâtre, peut-être pour masquer un manque de rigueur et de sérieux. Parfois il n’y a que la forme qui se différencie du théâtre traditionnel ou classique, pas la méthode de travail.
JEAN LUC - Un autre aspect de notre activité est l'animation d'ateliers en milieu scolaire et socioculturel. Nous ne considérons pas cet aspect comme de "l'alimentaire", tel que le vivent souvent les artistes. Il faut veiller à éviter cette attitude élitiste : la diffusion du savoir, le partage des connaissances, l'échange dans la création doivent être une priorité et non un avilissement. Il est évident que tout lieu socialement oublié - prison, hôpital, école - doit être investi par un projet artistique : toute personne doit pouvoir accéder à l'expression artistique, dans toute catégorie sociale, qu'il soit prisonnier, malade, fou, privé du travail... Mais ceci ne suffit pas. Il faut encore que leur travail jouisse de la considération qui est donnée à l'art "noble".
DIANA Dans la méthode nous privilégions la dialectique. On se méfie des positions radicales (voir le résultat du nazisme et du stalinisme). Comme le dit Dario FO : "Les positions radicales conduisent toujours au désastre. La dialectique nous apprend à tirer avantage des contradictions dynamiques".
JEAN LUC - Nous préférons ne pas investir de gros moyens dans le côté matériel et privilégier le jeu et le potentiel humain.
DAMIEN - Si on pouvait jouer avec un éclairage fait avec des bougies, on le ferait ! On pense que la technique et la forme sont au service de l'histoire, de ce qu'on veut raconter. Comme le disait Pirandello : "L'idée n'est rien sans la forme, mais que devient la forme sans l'idée si justement celle ci la crée ?"
DIANA - On se méfie des "trouvailles", des artifices et des exercices de style en général. Le style est bien un choix politique et on ne peut pas parler d'un théâtre populaire sans se référer au style qu'on choisit. Comme le dit Roland Barthes : "Le style excuse tout, dispense de tout, et notamment de la réflexion historique ; il enferme le spectateur dans la servitude d'un pur formalisme, en sorte que les révolutions de style ne soient plus elles mêmes que formelles".

Quelles sont les spécificités liées à la pratique de la compagnie ?
MATTHIEU - Je dirai : le rire au service d'une réflexion.
DAMIEN - On peut utiliser une structure et une forme très classique pour un résultat anticonformiste. On suit notre intuition et notre plaisir, mais on ne fait pas du théâtre loisir, on ne cherche pas à faire entendre aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre... mais si on plaît, c'est tant mieux !
DIANA - Le rire et la satire en général permettent de grossir les traits, donc de rendre une situation plus compréhensible, de mieux démasquer les mensonges du pouvoir. En se ridiculisant on réfléchit sur sa condition avec optimisme et on lutte contre l'orgueil, l'illusion et la vanité. Comme l'explique Konrad Lorenz "le rire crée lien et solidarité sociale". Les oies sauvages l'utilisent dans une situation de conflit. L'humour est aussi une cérémonie de pacification et de salutation.
JEAN LUC - Une spécificité est celle d'accueillir sans cesse de nouvelles personnes qui participent aux projets. On peut même leur inventer un rôle, l'écrire et le rajouter à la dernière minute, si la personne est motivée pour jouer. Aucun a priori, aucune idée de "texte sacré" ou de "travail accompli", ne nous soumet des impératifs de création fixes et inamovibles. Le savoir ne se garde pas, il se partage, et aucun pré requis n’est nécessaire pour participer à une création. Nous soutenons l'idée d'une culture autodidacte, acquise grâce à l'expérience.
L'échange prime sur la technicité.
MATTHIEU - Les premières répétitions se font à partir d'improvisations. Avant la lecture du texte, Diana nous donne un canevas sur lequel on improvise, sans aucun a priori, sans parti pris. C'est comme si d'abord on essayait sur nous ce qu'on allait ensuite proposer aux autres.
DAMIEN - Le texte n'est pas définitif, rien n'est fixé : on essaye, on recommence et le jeu change et évolue en fonction du public. La pièce n'est jamais terminée. Les remises en question sont faites à partir de la réaction du public, de sa perception. On écoute aussi le point de vue des organisateurs, leurs attentes nous influencent et nous intéressent ; sinon pourquoi aurait-on monté ce spectacle avec eux ? Le renversement de situations figées est une constante dans notre façon d'envisager la création.

Quelles sont les valeurs qu’essaye de porter votre compagnie ?
DIANA - Nous asseyons de ne pas différencier la sphère publique de la sphère privée, la vie privée de la vie sociale : pour changer le monde il faut être prêt à changer soi-même ! Le texte que je propose à la compagnie n'est pas un postulat mais un élément de réflexion.
JEAN LUC - Avant de se lancer dans de grands débats intellectuels, il faut être prêt à pratiquer et à échanger nos propres pratiques.
DIANA - Je trouve aberrant comment est vécu et exercé le rôle de metteur en scène. La plupart du temps ce rôle est exercé de façon despotique et autoritaire, et les comédiens sont des marionnettes dans les mains d'un maître. Une tête qui pense pour les autres, ces autres qui ne doivent qu'exécuter et obéir. Je refuse ce type de relation au pouvoir, même si elle est parfois sollicitée, surtout par les femmes. Il fait dire que ce rapport ressemble drôlement à celui de maître/esclave, où l'esclave était et est femme et le maître était et est un homme ! Parfois les hommes ne me donnent ni écoute ni estime, parce qu'ils se sentent humiliés à l'idée de se laisser diriger par une femme. Comme je ne me laisse pas marcher sur les pieds par le premier macho venu, les explications sont à l'ordre du jour, et l'humour m'a souvent aidé à trouver une solution. Je me méfie aussi des belles réponses toutes faites : comme le dit Bertold Brecht : "Ne trouvez pas naturel ce qui se produit sans cesse, (...) afin que rien ne passe pour immuable".

Pourquoi azimut théâtre a adhéré à “théâtre en mouvement” ?
MATTHIEU - D'abord parce que l'union fait la force ! Pour faire avancer les choses il faut se regrouper, échanger, se confronter.
DAMIEN - Pour former un contrepoids au pouvoir, il faut une force qui soit équivalente ou supérieure et surtout d'une autre nature.
DIANA - A l'origine, à l'aube de l'humanité, le théâtre était tout simplement un langage, ensuite il est devenu une œuvre et maintenant il est une marchandise. On souhaite qu'il redevienne un langage, une communication entre le gens et le monde. Je crois que l'être humain est le même partout dans le monde, sous des aspects différents et variés : les frontières et les divisions servent plus les maîtres du monde que ses autres habitants. Il ne faut pas avoir peur de s'exposer, de se confronter. Il ne faut pas répéter sans cesse les mêmes erreurs. A ce propos j'aimerais bien que les adhérents du Théâtre en Mouvement soient les premiers à mettre en pratique leurs idées, en organisant des rencontres qui serviraient à montrer leurs spectacles dans le seul but de pouvoir ensuite en parler, sans aucune arrière-pensée, sans méfiance, sans compétition, sans esprit promotionnel.
MATTHIEU - Dans ce sens, le FITA (Festival International Théâtre Action) permet de se rencontrer dans la diversité, pour susciter une réflexion. Qui dit réflexion dit richesse de sens, la richesse et la diversité sont une force, la force qu’il nous faut pour faire avancer ce mouvement. J'aime bien mon mot de la fin !


Pièces à jouer

Prêts à mourir, recueil « Super héros des tous les temps »

Genre : science fiction
Répertoire : adultes
Distribution : 1 f - 3 h - Zeus, Héra, Achille, Hector
Durée : 25 minutes
Sujet : mythe et héros
Éditeur : Color Gang
Achille affronte Hector en duel pour le plus grand plaisir de Zeus et Héra. Dans le stade les paris sont ouverts, les supporters en place, les armures glorifiées. Achille doute du destin que les dieux lui ont attribué et voudrait décider de son avenir en toute liberté.

SOS Robot-santé, gage de sécurité, recueil « Robot, clones et Cie »

Genre : science fiction
Répertoire : adultes
Distribution : 3 f ou h + 1 voix-off
Durée : 25 minutes
Sujet : soins robotisés
Éditeur : Color Gang
Les robots-santé Sano et Cure sont envoyés dans un lieu inaccessible aux humains pour sauver une femme ensanglantée gisant sur un tas de pierres.

L'Irrésistible progrès de la médecine, recueil « Cabaret du futur »

Genre : science fiction
Répertoire : adultes
Distribution : 3 f ou h + 1 voix-off
Durée : 25 minutes
Éditeur : Color Gang
Une épidémie d'anéantissement met en péril l'Humanité dans un monde où l'immortalité s'achète à crédit sur plusieurs siècles. Les médecins Ouni et Del étudient quatre rescapés pour trouver un vaccin capable d'effacer les souvenirs de leur Passé Fini et convaincre les survivants à le tester.

Mon unique consolation, recueil « Diderot, pour tout savoir »

Genre : monologue
Répertoire : adultes
Distribution : 1 femme
Durée : 25 minutes
Sujet : liberté d'expression. La modernité de Diderot et son idée de la religion
Éditeur : Les cahiers de l’Égaré
Dans la prison de Kaboul une prisonnière, enfermée pour blasphème et pour avoir refusé de se marier, a trouvé des feuillets écrits par Diderot. Elle prends conscience de la valeur de son combat.

Explosion,
une bombe nous attendait à la gare – una bomba ci aspettava in stazione

Texte bilingue français-italien
Genre : Drame
Répertoire : adultes
Distribution : de 10 à 30 f/h
Durée : 2 heures
Sujet : terrorisme, fascisme
Editeur : Editions l'Harmattan, 5-7 rue de l'École Polytechnique 75005 Paris – commande@harmattan.fr
Prix Beaumarchais-SACD. Entre autobiographie et vérité historique, l’histoire de quatre amis, blessés lors de l'attentat  fasciste du 2 aout 1980 à la gare de Bologne. Un texte bouleversant sur la mémoire et la politique italienne des années de plomb : services secrets déviés, bandes mafieuses, groupes d’extrême droite…

Marilyn forever, recueil « Marilyn après tout »

Texte bilingue français-italien
Genre : Monologue
Répertoire : adultes
Distribution : 1 femme
Durée : 15 minutes
Sujet : Marilyn Monroe, actrice mythique, femme hors-norme
Editeur : Edition Les cahiers de l’Egaré, 669 route du Colombier 83200 Le Revest-les-Eaux – egare@les4saisonsdurevest.com
Une jeune fille qui ressemble beaucoup à M. Monroe angoisse à l’idée que son physique l’emporte sur son talent. Elle veut être actrice mais refuse de jouer les poupées sans cervelle et de se soumettre aux désirs des uns et des autres.

A l’attaque !

Genre : comédie engagée
Répertoire : tout public
Distribution : de 3 à 15  (2 h/1 f)
Durée : 90 minutes
Le sujet : luttes, combats, antimondialisation, résistance
Editeur : Editions du Cerisier, 20 rue du Cerisier Cuesmes (Belgique) - editionsducerisier@skynet.be
Tour du monde en cinq saynètes sur des femmes en lutte, des travailleurs en grève, des militants des droits humains... Des sans terre au Brésil aux malades du sida en Afrique du sud, des minorités de Bornéo aux grévistes des usines en France et aux altermondialistes Italiens. Pièce pouvant être jouée dans des rassemblements populaires inspirés de luttes locales ou internationales.

Le bouc émissaire

Genre : comédie
Répertoire : adolescent
Distribution : 3 (1 f, 2 h)
Durée : 30 minutes
Sujet : racisme
Editeur : Editions Retz, 1 rue du Départ 75014 Paris - www.editions-retz.com
Philippe, avocat, et Gloria, sa femme d'origine italienne, viennent d'emménager dans leur nouveau pavillon. Quelle est leur surprise et leur colère lorsqu’ils découvrent que des caravanes habitées par des gitans, se sont installées sur le terrain voisin ! Philippe se sent menacé par la présence d'étrangers et Gino le gitan sert de prétexte à sa réaction xénophobe.

L’histoire du travail selon deux chômeurs

Genre : farce
Répertoire : tout public
Distribution : 3  (2 h, 1 f)
Durée : 60 minutes
Sujet : Chômage, travail
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes -www.petit-vehicule.asso.fr - Epuisé
Le célèbre professeur Enduro donne une conférence sur l'histoire du travail. Afin d'illustrer ses savants propos, il est assisté par deux chômeurs en stage d'insertion, prêts à déjouer les pièges de l'insertion forcée. A l’interprétation savante de l’historien des nantis s’oppose celle des exclus.

Un pavé dans la mare

Genre : cabaret
Répertoire : tout public
Distribution : de 2 à 10 h/f
Durée : 90 minutes
Sujet : portraits anticonformistes et décalés d’enseignants, d’amants…
Des sketches ponctués de chansons jazzy, rock, blues. Une construction cinématographique pour un portrait de famille décalé, où les personnages se cherchent, se déchirent, s’ignorent ou se ratent. Martine la stressée, Bernard l’émancipé, Yvonne la révoltée, Léon le raté, Albert l’idéaliste, Clémence l’illuminée nous embarquent dans un voyage non conventionnel.

Temps variable aléatoire (vaudeville antisexiste)

Genre : comédie
Répertoire : adulte
Distribution : 4 (3 h, 1 f)
Durée : 90 minutes
Sujet : couple en crise
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes - www.petit-vehicule.asso.fr - Epuisé
Un peintre alcoolique et son ami chanteur incompris dans un bar désert. L’arrivée inopinée de Natacha, actrice et mère insatisfaite, décidée à quitter copain et enfants pour suivre sa carrière, va faire basculer les conventions dans ce « vaudeville antisexiste », où les femmes n’ont pas le mauvais rôle.

Le piège à rats

Genre : comédie
Répertoire : tout public
Distribution : de 15 à 20 f /h
Durée : 1 heure et 30 minutes
Sujet : arrivisme et déracinement
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20, rue du Coudray 44000 Nantes - www.petit-vehicule.asso.fr - Epuisé
Paris, un immeuble délabré, où des gens d’origine cosmopolite se croisent sans pour autant se connaître. Le héros, un arriviste en proie à des problèmes sentimentaux, de logement, d'emploi, de surpeuplement, va devoir faire des choix et trancher avec le passé. Le mépris et la solitude le poussent aux faux-semblants, au mensonge, à la fuite.

Triste sort, mais on s’en sort !

Genre : comédie
Répertoire : adolescent
Distribution : 12 (10 f, 2 h)
Durée : 45 minutes
Sujet : exil, précarité
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Yullita fuit son pays en guerre. Sans le sou, elle se fait engager par Marie-Claire, bourgeoise oisive, comme femme de ménage et jeter à la rue par ses enfants, mal élevés et arrogants. La police l’arrête dans un parc et l’expulse. Huit ans plus tard Yullita revient en France…

Racket : brisons la loi du silence

Genre : comédie
Répertoire : adolescent
Distribution : de 19 à 30 (15 f, 4 h)
Durée : 40 minutes
Sujet : racket
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Des élèves surprennent par hasard des racketteurs en train de brutaliser des camarades du collège. Dépassant leur peur, ils décident de réagir en organisant une fête de carnaval pour les dénoncer publiquement. Aidés par les profs et les parents, ils vont ainsi briser la « loi du silence » auquel sont soumises les victimes.

Cinq saynètes de commedia dell’arte

Genre : comique
Répertoire : enfant
Distribution : de 5 à 25
Durée : 30 minutes
Sujet : commedia dell’arte
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Commentaires :
Le très riche et très avare Pantalone a perdu sa bourse, sa fille Colombine avec l’aide de la Sorcière lui soutire de l’argent, Balanzone étale sa science, Arlequin invente un jumeau à son patron et organise un drôle de festin à la sauce Commedia à l’Italienne !

Utopies/Prophéties

Genre : comédie
Répertoire : tout public
Distribution : de 4 à 10 (2 f, 2 h)
Durée : 60 minutes
Sujet : le futur de l’évolution humaine, le pouvoir et les dieux
Les êtres humains vivent enfermés dans une vie médiocre où un travail répétitif affirme la domination du profit et de la compétition. Las de nourrir ce monstre de la sécurité normative, certains quittent leur confort douillet pour devenir des héros mythiques en quête de liberté, d’amour et d’aventure.

Droit d’entrée

Genre : comédie
Répertoire : tout public
Distribution : 2 (1 f, 1 h)
Durée : 30 minutes
Sujet : réfugiés politiques
Editeur : Editions du Cerisier, 20 rue du Cerisier Cuesmes (Belgique) - editionsducerisier@skynet.be
Un fonctionnaire de l’immigration reçoit une femme en demande d’asile. Malgré sa bonne foi,  tous les arguments sont bons pour lui refuser le statut… Elle lui tiendra tête avec courage et détermination.

Vire de là et tais-toi

Genre : satire sociale
Répertoire : tout public
Distribution : 3 (1 f, 2 h)
Durée : 20 minutes
Sujet : spéculation immobilière
Editeur : Editions du Cerisier, 20 rue du Cerisier Cuesmes (Belgique) - editionsducerisier@skynet.be
Un spéculateur immobilier, aidé par son homme de main, va virer manu militari une pauvre vielle. Une petite souris dénonce ces méthodes en rimes et en rap.

Ne m’oublie pas !

Genre : comédie
Répertoire : adolescent
Distribution : 3 (1 f, 2 h)
Durée : 30 minutes
Sujet : prévention sida
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Un mendiant est reconnu dans la rue par une femme respectable, avec laquelle il a eu une aventure amoureuse à l’époque où il était encore un jeune cadre dynamique. Elle ne se doute pas qu’il est atteint du Sida. Malgré l’indifférence et le moralisme qu’elle affiche, elle n’est peut-être pas à l’abri de la contagion.

La boule magique

Genre : comédie
Répertoire : enfant
Distribution : de 8 à 12
Durée : 20 minutes
Sujet : aventures fantastiques
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Avec la boule magique, tous les souhaits de Gwenaëlle et Guillaume sont possibles ! Sauf que transformer le monde à sa guise peut mener à la catastrophe !

Chicanes entre voisins

Genre : comédie
Répertoire : enfant, adolescent
Distribution : 5 h/f
Durée : 20 minutes
Sujet : Relations de voisinage
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Pierre réussira-il à réconcilier ses voisins ? Les uns sont gênés par le bruit, les autres par le chien, la jeune Carole bouscule tout le monde et un perroquet récite des proverbes à longueur de journée !

Quelle drôle d’émission !

Genre : comique
Répertoire : enfant
Distribution : de 10 à 20
Durée : 30 minutes
Sujet : influence de la télévision et créativité
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Titou s’endort en apprenant l’Histoire, la France lui apparaît en rêve, la télé lui parle et l’invite à éteindre le poste…

Les douze coups de Charlot

Genre : théâtre-image
Répertoire : enfant
Distribution : de 15 à 26
Durée : 35 minutes
Sujet : aventures de Charlot
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Du théâtre-image, inspiré des films de Charlie Chaplin

Les habits neufs de l’empereur

Genre : conte
Répertoire : enfant
Distribution : de 10 à 30
Durée : 15 minutes
Le sujet : d’après Andersen
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Un conte intemporel contre la vanité et le mensonge

Respectez les droits des enfants

Genre : saynètes
Répertoire : enfant
Distribution : de 24 à 30
Durée : 30 minutes
Sujet : Les droits des enfants
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Des saynètes sur les droits des enfants : des ados volent des lettres aux enfants, voler pour survivre n’est pas un jeu d’enfant, personne n’a le droit de maltraiter des enfants ou de les obliger à travailler…

En route pour la France

Genre : comédie
Répertoire : enfant
Distribution : 8
Durée : 30 minutes
Sujet : L’émigration, l’arrivée dans un autre pays
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
A partir des faits réels, des femmes qui fuient la misère, des gens qui fuient la guerre, des clandestins arrêtés à la frontière…

Le cadeau empoisonné

Genre : satire sociale
Répertoire : tout public
Distribution : 3 (2 h, 1 f)
Durée : 20 minutes
Sujet : centrales nucléaires
Editeur : Editions du Cerisier, 20 rue du Cerisier Cuesmes (Belgique) - editionsducerisier@skynet.be
Le chef du projet pour la construction d’une centrale nucléaire sur un site ornithologique doit faire face à la colère des opposants écologistes

Le tabac est aussi une fleur

Genre : comédie
Répertoire : enfant
Distribution : 6 ou 7
Durée : 35 minutes
Sujet : prévention du tabagisme
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Alain, célèbre avocat, doit arrêter de fumer afin d’instruire un procès contre une marque de cigarette. Ses enfants, aidés par sa femme, vont l’aider dans ce combat

Le balayeur des souvenirs

Genre : conte
Répertoire : enfant
Distribution : de 1 à 8
Durée : 15 minutes
Sujet : onirique
Editeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray 44000 Nantes – www.petit-vehicule.asso.fr
Un clown raconte à son cher balai ses aventures chez le Père Noël, Superman, la Reine d’Angleterre, Panoramix…